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La Grèce s'engage à accélérer les réformes

Alors que la Grèce pourrait être à court de liquidités dès avril, le Premier ministre Alexis Tsipras se serait engagé à accélérer les réformes en échange de l'aide européenne.

Alors que la Grèce pourrait être à court de liquidités dès avril, le Premier ministre Alexis Tsipras se serait engagé à accélérer les réformes en échange de l'aide européenne. - Louisa Gouliamaki - AFP

Les institutions européennes ont annoncé que la Grèce, à court d'argent, avait promis, au terme d'une réunion à Bruxelles d'envoyer dans les prochains jours une liste complète de réformes à ses partenaires.

Athènes, à court d'argent, s'engage à accélérer les réformes. Au terme d'une réunion à Bruxelles jeudi, la Grèce s'est engagée à présenter dans les tout prochains jours une "liste complète de réformes" à ses partenaires européens. Objectif: reprendre la main et obtenir le plus rapidement possible l'argent dont elle a cruellement besoin pour éviter l'asphyxie financière.

Athènes présentera "une liste complète de réformes précises dans les prochains jours", ont annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi les institutions européennes, qui avaient jusqu'alors fait état de "progrès minimes" sur ce point épineux, qui conditionne le versement au pays d'une aide vitale. La Grèce "aura la main sur les réformes", et les engagements pris lors de l'Eurogroupe du 20 février ont été réaffirmés, ajoute le texte publié par le Conseil, la Commission et l'Eurogroupe.

L'aide à la Grèce remise "sur les rails"

Cette décision a remis "sur les rails" le sauvetage du pays et la poursuite de ses réformes, a estimé le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, qui avait demandé un mini-sommet pour plaider sa cause. "Il est clair que la Grèce n'aura pas à prendre des mesures récessives", a-t-il affirmé, au terme de cette rencontre qui avait pour ambition de débloquer les négociations sur le sauvetage financier de son pays.

Y participaient la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande, le président du Conseil Donald Tusk et les présidents de la Commission, Jean-Claude Juncker, de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, et de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Après plus de trois heures de discussions, les responsables européens et le Premier ministre grec ont reconfirmé les termes de l'accord du 20 février, il y a un mois jour pour jour, prévoyant que la Grèce poursuive les réformes en échange de son maintien sous perfusion.

300 millions retirés des banque grecques en une journée

"Nous avons voulu reconfirmer cet accord et demander même qu'il soit accéléré, c'est-à-dire qu'il puisse y avoir des réformes qui soient présentées le plus tôt possible par le gouvernement grec", a résumé François Hollande. Mais "nous n'avons pas parlé de chiffres ou d'engagements précis", a indiqué Angela Merkel, en reconnaissant que la situation financière de la Grèce "n'est pas facile". Mais "l'argent ne pourra être versé que lorsque les engagements auront été respectés".

Si les discussions avancent assez vite, une réunion des ministres des Finances de la zone euro devrait être organisée très rapidement, peut-être dès la semaine prochaine. Le temps presse. Selon des analystes, la fuite des capitaux s'accélère dans le pays, et quelque 300 millions d'euros ont été retirés des comptes bancaires dans la seule journée de mercredi.

Les caisses vides en avril?

La Grèce doit faire face à des échéances de remboursement: dès vendredi une tranche de prêts de plus de 330 millions d'euros au FMI, avant un renouvellement de bons du Trésor pour 1,6 milliard la semaine prochaine. Mais les caisses pourraient être complètement vides en avril.

Le vice-Premier ministre, Ioannis Dragasakis, a reconnu que son pays avait un "problème de liquidités". Athènes "a probablement besoin d'un apport d'argent frais de 2-3 milliards d'euros", estiment les analystes de la banque Berenberg.

Le gouvernement grec compte donc sur le versement de 7 milliards d'euros, dernière tranche du plan de quelque 240 milliards d'euros dont la Grèce bénéficie depuis 2010. Athènes souhaite notamment que la BCE débourse rapidement 1,9 milliard d'euros correspondant à des intérêts sur des obligations.

N.G. avec AFP