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La Grèce, trouble-fête du G7

Christof Stache - AFP

Christof Stache - AFP - Jean-Claude Juncker à son arrivée en Bavière

Le feuilleton grec sera au coeur des discussions du sommet du G7 qui a lieu ces 7 et 8 juin à Elmau en Allemagne.

C'est la réunion des grandes puissances de ce monde. Dans le somptueux château d'Elmau en Bavière, les chefs d'Etat et dirigeants du G7 se rassemblent pour discuter de thèmes aussi diverses que le climat, la lutte contre les pandémies, l'Ukraine ou encore la place des femmes.

Au milieu de ce sommet, il est un sujet épineux qui animera une bonne partie des débats en Allemagne: le dossier grec. Samedi, Angela Merkel et François Hollande ont encore tenu en fin de journée une réunion téléphonique avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras. "Ils ont fait un point de situation pour faire avancer les négociations" entre Athènes et ses créanciers publics, le FMI, l'Union européenne et la BCE, explique une source diplomatique française.

Des demandes "absurdes" pour Athènes

Actuellement, les discussions sont en effet au point mort. Les débats portent sur la liste de réformes et de mesures que la Grèce doit prendre pour pouvoir débloquer 7,2 milliards d'euros du plan d'aide international dont le pays bénéficie. Or Alexis Tsipras a rejeté la liste des mesures exigées par les Européens, via le président de la Commission, Jean-Claude Juncker.

Des efforts supplémentaires de 3 milliards d'euros de la part d'Athènes sont ainsi exigés, avec notamment des coupes dans les retraites et une hausse de la TVA sur l'électricité. Des demandes qualifiées "d'absurdes" par Alexis Tsipras.

Cette situation de blocage aurait d'ailleurs poussé Jean-Claude Juncker, à refuser de s'entretenir une nouvelle fois avec le Premier ministre grec, samedi soir. Une porte-parole de la Commission européenne a toutefois précisé que les deux hommes "vont certainement rester en contact dans les jours qui viennent". 

En arrivant en Bavière ce dimanche, le Luxembourgeois a rouvert les hostilités, déplorant n'avoir "jamais" reçu d'alternative de la part d'Athènes. "Alexis Tsipras mon ami m'a promis que d'ici jeudi soir (celui du 4 juin dernier!) il me présenterait une proposition alternative", qu'il n' a jamais reçue, a-t-il affirmé, ajoutant la vouloir "dans un futur proche".

Les inquiétudes Etats-Unis

En ce sens, le G7 va tout simplement servir de sommet informel pour les créanciers de la Grèce. Outre Jean-Claude Juncker, la directrice générale du FMI Christine Lagarde sera présente à Elmau lundi, alors que le fonds a accepté vendredi de reporter une échéance de paiement de la Grèce, lui accordant un mois de répit. Quant à la BCE, son président Mario Draghi pourrait également se rendre au G7, selon une source européenne.

Mais au-delà de l'Europe à proprement parler, le sujet intéresse également les Etats-Unis, dont le président Barack Obama est arrivé ce dimanche en Bavière. Washington a ainsi fait plusieurs fois part de ses inquiétudes sur le risque qu'une sortie de la Grèce de la zone euro pourrait faire peser sur l'économie mondiale et a ainsi appelé les Européens a tout faire pour éviter ce scénario.

Julien Marion avec AFP