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Guerre commerciale, Iran, Amazonie... Les sujets de discorde s'accumulent pour le G7

Emmanuel Macron à Biarritz le 24 août 2019.

Emmanuel Macron à Biarritz le 24 août 2019. - HANDOUT / TF1 / AFP

Au dernier jour du sommet du G7 à Biarritz, les inquiétudes provoquées par la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis demeurent fortes. Mais les autres pierres d'achoppement entre grandes puissances ne manquent pas.

La cité balnéaire de Biarritz dans le sud-ouest de la France vit ses dernières heures sous la cloche ultra-sécurisée du G7, qui s'achèvera en milieu d'après-midi ce lundi 26 août par une série de conférences de presse des différents dirigeants réunis depuis samedi.

Temps fort de la journée, le président hôte, Emmanuel Macron, pourrait tenir une conférence de presse commune avec l'hôte du prochain G7, Donald Trump, hostile au multilatéralisme. Les deux hommes, qui entretiennent une relation apparemment cordiale, ont montré au cours de ce week-end de sommet leur approche très différente de ce que doit être un G7.

Coup diplomatique sur l'Iran

Le président américain a par ailleurs tenu des réunions bilatérales et parlé notamment d'économie et de commerce. De son côté, Emmanuel Macron s'est mobilisé sur la crise des feux en Amazonie et a surtout réussi un coup diplomatique en faisant venir dimanche le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif à Biarritz pour parler de la crise iranienne.

Ce dernier a rencontré Emmanuel Macron et son homologue français Jean-Yves Le Drian ainsi que des représentants des deux autres pays européens - Allemagne et Grande-Bretagne - signataires de l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015 dénoncé par les Etats-Unis. Washington applique une pression maximale sur les dirigeants iraniens, qui répliquent en reprenant progressivement leurs activités nucléaires.

"Le chemin est difficile" mais cela "vaut la peine d'essayer", a tweeté le chef de la diplomatie iranienne à l'issue des discussions, jugées "positives" par la présidence française.

Donald Trump inflexible avec la Chine

Parmi les autres sujets abordés : la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, qui préoccupe les dirigeants réunis, craignant que cela n'entraîne une économie mondiale flageolante vers la récession.

Problème : Donald Trump s'est montré inflexible, poursuivant sa logique de confrontation avec Pékin en disant que son seul regret était de ne pas taxer encore plus fortement les exportations chinoises.

Enfin, les incendies en Amazonie, ajoutée au menu du sommet par Emmanuel Macron à la dernière minute, provoquant une crise avec le Brésil du président climato-sceptique Jair Bolsonaro, ont certes été évoqués, mais les leaders n'avaient pas dimanche soir annoncé de mesures concrètes.

Il n’y a pas eu plus d'avancées sur la taxation des géants américains du numérique. Laquelle constitue une pomme de discorde entre la France, qui a voté une taxe sur leur chiffre d'affaires sur le territoire, et les Etats-Unis, qui menacent de taxer les vins français en représailles.

Le Brexit toujours en question

Ce sommet, élargi par la France à plusieurs autres pays non-membres dans un souci de renouvellement de l'exercice, aura été aussi le premier grand tour de piste du nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson, en pleine négociation avec l'Union européenne sur les modalités du Brexit.

Biarritz aura permis de constater qu'il n'y a aucune avancée sur la question de la frontière irlandaise, point de blocage des négociations, alors qu'approche à grands pas la date couperet du 31 octobre à laquelle le Royaume-Uni sortira de l'UE, même sans accord entre les parties.

Boris Johnson en a aussi profité pour discuter longuement avec Donald Trump, espérant nouer avec Washington des relations commerciales privilégiées pour amortir le choc du Brexit.

J.C.-H. avec AFP