BFM Business
International

La Hongrie bientôt mise au ban de l'UE

Les eurodéputés ont demandé ce mercredi au Conseil européen d'ouvrir une procédure de sanctions contre la Hongrie.

Les eurodéputés ont demandé ce mercredi au Conseil européen d'ouvrir une procédure de sanctions contre la Hongrie. - FREDERICK FLORIN / AFP

Le Parlement européen a lancé ce mercredi une procédure exceptionnelle à l'encontre de la Hongrie pour ses violations répétées de l'état de droit. Mais la route est encore longue pour que le vote des eurodéputés soit suivi de sanctions concrètes.

La Hongrie est « une menace systémique » contre les valeurs de l'Union européenne. Le Parlement de Strasbourg a dénoncé sans ambages ce mercredi après-midi les violations répétées de l'état de droit dans le pays : remise en cause de l'indépendance de la justice, menaces de la liberté de la presse, attaques contre les ONG, antisémitisme, refus de jouer le jeu de la solidarité européenne sur la question des réfugiés.

Son Premier ministre, Viktor Orban, a finalement été lâché par le Parti populaire européen, premier groupe au Parlement européen, et auquel son parti la Fidesz appartient. Appelée à se défendre, l'icône de la droite radicale et eurosceptique a fermé la porte à tout compromis. Les eurodéputés ont donc voté ce mercredi (448 voix pour, 197 contre, 48 abstentions) en faveur du déclenchement de la phase dite "préventive" de l’article 7 des traités européens.

Sanctions encore très incertaines

C’est donc maintenant au Conseil européen de lancer la phase prévoyant les sanctions par un vote des Etats membres (les 28 moins le pays sur la sellette). Une majorité des 4/5èmes est nécessaire pour déclencher ce que l’on appelle « l’arme nucléaire institutionnelle », car cette procédure peut mener à la suspension du droit de vote de la Hongrie, la sanction suprême. Mais pour la valider, l'unanimité est requise, et la Hongrie pourra probablement compter sur le veto de la Pologne, elle aussi sous le coup de l'article 7 depuis l'année dernière.

En attendant, Budapest a réagi juste après l’annonce du vote : « La décision d’aujourd’hui n’est rien de moins qu’une petite vengeance des politiciens pro-immigration contre la Hongrie ».

Delphine Liou