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Economie et Social

La journée de travail de 12 heures? Les Autrichiens se mobilisent contre

De 80.000 à 100.000 personnes, selon la police et les syndicats, ont manifesté samedi 30 juin à Vienne pour protester contre la volonté du gouvernement formé par la droite et l'extrême droite d'étendre à 12 heures par jour et 60 h par semaine la durée maximale autorisée de travail.

L'Autriche se mobilise contre un projet gouvernemental de faire passer la durée légale maximale de travail de 50 à 60 heures. Dans les rues de Vienne, le défilé, organisé par la puissante confédération syndicale ÖGB, a réuni de 80.000 à 100.000 manifestants, le samedi 30 juin. Le cortège s'est dispersé sans incident après avoir atteint la place de Héros, au coeur de la capitale autrichienne. Il s'agissait de la première mobilisation de cette ampleur depuis l'arrivée à la chancellerie du jeune dirigeant conservateur Sebastian Kurz, fin 2017.

Répondant selon le gouvernement à la nécessité de rendre les entreprises plus compétitives, l'extension de la durée maximale légale de la journée de travail, qui doit être adoptée jeudi 5 juillet par le Parlement autrihcien, fait l'objet de critiques au delà des cercles syndicaux, jusqu'au sein de l'Église catholique.

La semaine de 60 heures serait réservée aux "volontaires"

Actuellement, la durée normale du travail en Autriche est fixée à 8 heures par jour et 40 heures par semaine. La durée maximale autorisée est de 10 heures par jour et de 50 heures par semaine, des plafonds que le gouvernement veut étendre à 12 et 60 heures respectivement. Sous la pression de l'opposition, le gouvernement a amendé son projet initial, assurant que ces durées maximales ne pourraient être atteintes que sur la base du "volontariat".

En Autriche où les amendements au droit social sont traditionnellement le fruit de négociations entre les partenaires sociaux, la volonté du gouvernement de passer directement par la voie législative est particulièrement mal perçue par les syndicats. "Nous résisterons avec tous les moyens à notre disposition", a prévenu samedi 30 juin le chef de l'ÖGB, Wolfgang Katzian, sommant la coalition au pouvoir, élue notamment sur la promesse d'étendre le champ de la démocratie directe, de "demander l'avis du peuple" par référendum.

F.B avec AFP