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La lutte contre l'optimisation fiscale au coeur du G20

L'Australie, pays hôte du G20, a fait de la lutte contre l'optimisation fiscale une de ses priorités

L'Australie, pays hôte du G20, a fait de la lutte contre l'optimisation fiscale une de ses priorités - Peter Parks

La lutte contre l'optimisation fiscale figurera en bonne place de l'agenda du G20 qui a lieu en Australie ce week-end. Le pays hôte promet ainsi des décisions "très agressives" sur ce dossier.

Une nouvelle fois l'optimisation fiscale va être dans la ligne de mire des grands dirigeants. Le G20 de Brisbane qui se déroule ce week-end doit ainsi aboutir à d'importantes avancées en la matière.

Les récents évènements ont braqué un peu plus les projecteurs sur ce phénomène. Les révélations sur le scandale "LuxLeaks" ont ainsi mis en lumière des accords passés entre le Luxembourg et plusieurs multinationales (Ikea, Apple, Pepsi…) pour réduire leurs impôts. Ce qui a mis la pression sur les épaules du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui était le Premier ministre du Grand-Duché au moment des faits.

Un engagement commun

Dans ce contexte, l'hôte australien du G20 a promis d'arriver à des résultats tangibles à l'issue du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, ce week-end.

"Je suis convaincu que nous allons assister au lancement d'approches très agressives à l'encontre des grands groupes multinationaux", a affirmé vendredi le ministre australien des Finances Joe Hockey.

Interrogé sur la radio ABC, il a assuré qu'il y avait "un engagement de tout le monde" au sein du G20 "sur un projet (commun) et les objectifs visés".

Les Etats-Unis "étaient au départ très prudents, mais eux-mêmes voient bien qu'ils perdent de l'argent sur les revenus des grandes multinationales", a-t-il souligné.

Deux volets de mesures

Les dirigeants du G20 doivent ainsi examiner samedi et dimanche une série de moyens de combler les failles juridiques qui permettent aux entreprises d'adopter des stratégies pour payer le moins d'impôts possible, ce qui coûte aux Etats des milliards de dollars.

"Ces questions de fiscalité seront très haut dans l'agenda", a confirmé vendredi Pascal Saint-Amans, un responsable de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) présent à Brisbane.

Il devrait y avoir deux volets dans les décisions du G20. Le premier portera sur l'échange automatique de données bancaires entre pays. Le deuxième volet attendu sera la validation d'une première série de mesures destinées à limiter l'optimisation fiscale des entreprises.

Les ONG prudentes

De leur côté, les ONG spécialisées dans la transparence financière se montraient prudemment optimistes, tout en mettant en garde contre un accord aux effets trop limités. "Il ne manque pas grand-chose pour que la réponse (contre l'évasion fiscale et la corruption) soit efficace mais nous n'y sommes pas encore", a ainsi commenté ONE France dans un communiqué.

"Ce fléau étant global, la solution ne peut se borner aux frontières du G20, au risque de laisser trop d'espace (...) pour créer de nouveaux paradis fiscaux, notamment dans les pays en développement", s'est-elle alarmée. "Les mailles du filet doivent être les plus serrés possibles dès le début".

J.M. avec AFP