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Pourquoi les Allemands se serrent moins la ceinture

Les achats d'équipements de bureau ont progressé de 6,6% sur un an (Photo d'illustration: magasin Ikea à Hamburg)

Les achats d'équipements de bureau ont progressé de 6,6% sur un an (Photo d'illustration: magasin Ikea à Hamburg) - Daniel Reinhardt - AFP

Les derniers indicateurs montrent une progression spectaculaire de la consommation des Allemands. Tous les secteurs ne profitent néanmoins pas de cette embellie.

Les ventes au détail en Allemagne ont augmenté de 2,9% en janvier, selon les données publiées ce mardi 3 mars par l'institut des statistiques Destatis.

Mais surtout, sur un an, elles affichent une hausse deux fois supérieure à ce qu’attendaient les économistes : 5,3%. Cette progression spectaculaire montre que les Allemands ont de nouveau envie de dépenser leur argent.

Une hausse des achats plaisirs

Même si tous les commerces n’en profitent pas. Les ventes de magasins de prêt-à-porter, par exemple, continuent à baisser. En revanche, il y a un vrai boom sur les achats plaisir : les librairies, les bijouteries ont vu leurs ventes progresser en moyenne de presque 9% sur 12 mois. C’est encore plus vrai pour les sites internet : +14%. Il y a de toute évidence un effet "salaire minimum".

En Allemagne jusqu’au 1er janvier, ce minimum n’existait pas. Et à 8 euros 50 de l’heure, il est en fait plus haut qu’en France. Car la durée moyenne du travail est bien au-dessus de nos 35 heures. 

Selon l’institut Eurostat le salaire minimum en Allemagne représente 1.473 euros brut par mois, contre 1.458 euros en France.

De quoi satisfaire Bruxelles

Et cela va continuer avec les augmentations de salaires qui ont été négociées dans l’industrie pour cette année. Des hausses supérieures à 3%, qui dépassent ainsi largement le niveau de l'inflation (qui était de 0,9% en février).

Autrement dit, l’Allemagne devrait voir cette année sa croissance tirée par la demande intérieure et plus seulement par ses exportations et les investissements de ses entreprises.

De quoi donner des motifs de satisfaction à la Commission européenne qui depuis plus d'un réclame à Berlin des mesures pour réorienter sa croissance vers la demande intérieur, et faire ainsi profiter les autres pays de la zone euro de sa bonne santé.

Pierre Kupferman