La reprise économique mondiale s'installe

Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international, demande tout de même aux pays de mener des réformes pour ancrer la croissance dans le temps.

Christine Lagarde est formelle. Pour, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), "la reprise mondiale, tant attendue, s'installe durablement". En juillet, le FMI avait déjà anticipé une croissance mondiale de 3,5% cette année et de 3,6% pour 2018. Et cette estimation devrait être revue à la hausse. "La semaine prochaine, nous allons publier une prévision actualisée en ouverture des assemblées annuelles et elle devrait être encore plus optimiste", a indiqué Christine Lagarde lors d'un discours à l'université de Harvard. Dans près de 75% des pays du monde, l'économie se redresse, "ce qui signifie plus d'emplois et une amélioration du niveau de vie dans de très nombreuses régions du monde".

"Cette reprise n'est pas totale"

Mais la directrice du FMI appelle à la vigilance. D'abord parce que "cette reprise n'est pas totale". Ensuite, dans un certain nombre de pays, la croissance est "trop faible". L'an dernier, 47 pays ont vu par ailleurs leur PIB par habitant décliner. Selon elle, la question principale est désormais de "savoir comment saisir l'opportunité de ce redressement pour sécuriser la reprise et créer une économie qui profite au plus grand nombre".

Pour Christine Lagarde il y a encore "des menaces à l'horizon" comme un niveau de dette élevé dans de nombreux pays, l'expansion rapide du crédit en Chine ou des prises de risques trop importantes sur les marchés financiers. Et d'ajouter: "Il faut aborder ce moment (de reprise) comme une opportunité de faire les changements nécessaires à une prospérité à long terme. Nous ne devrions pas gâcher la bonne reprise".

Christine Lagarde invite donc les dirigeants politiques à profiter de l'occasion pour engager de nouvelles réformes: "Intuitivement, on sent que cela fait sens: il est plus aisé de réformer le code des impôts quand les salaires augmentent ou de modifier la réglementation du travail quand le plein emploi est presque là". Quant aux pays dont les finances publiques sont solides comme l'Allemagne ou la Corée du Sud, ils sont priés d'investir davantage sur leur propre marché.

D. L. avec AFP