La sortie de l’Allemagne du nucléaire pénalise la Suisse
L’Allemagne a prévu une sortie rapide du nucléaire. Après la catastrophe de Fukushima en 2011, le pays a décidé de mettre à l’arrêt ses centrales à l’horizon 2022. Une échéance courte, déplorée par Peter Ramsauer, ancien ministre allemand des Transports et actuel président de la commission économie et énergie au Bundestag.
Pour lui, la transition énergétique allemande est "très mal coordonnée avec les pays voisins", explique-t-il au quotidien suisse Le Temps. "Elle occasionne des tensions entre les Länder mais aussi sur le marché européen de l’électricité", poursuit l’ancien ministre.
L'investissement freiné en Suisse
Le quotidien suisse explique que le prix du marché de l’énergie est notamment cassé par les subventions allemandes à l’éolien et au photovoltaïque. En conséquence, une partie de la production hydroélectrique suisse est devenue non rentable. Un problème, alors que la Suisse s’est elle aussi engagée à abandonner le nucléaire pour 2050.
Le pays a lancé un plan de développement des énergies renouvelables, mais les subventions allemandes freineraient les entreprises à investir dans de nouvelles installations en Suisse. "La sortie précipitée du nucléaire en Allemagne est en partie responsable de cette situation, assure Peter Ramsauer. L'arrêt de neuf centrales en 2011 était une réaction de panique suite à Fukushima."
La fédération suisse a prévu une aide de 300 millions de francs par an pour soutenir le secteur, indique le quotidien alors que la force hydraulique représente plus de 55% de l’énergie suisse. La fédération romande pour l’énergie mise par ailleurs sur le stockage d’énergie, un "point névralgique du tournant énergétique".