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Le Labour en hausse à la veille du scrutin en Grande-Bretagne

Le Parti travailliste, au pouvoir en Grande-Bretagne depuis treize ans, comble une partie de son retard sur les conservateurs dans un sondage publié mercredi, à la veille d'un scrutin dont l'issue repose sur les indécis. /Photo prise le 5 mai 2010/REUTERS

Le Parti travailliste, au pouvoir en Grande-Bretagne depuis treize ans, comble une partie de son retard sur les conservateurs dans un sondage publié mercredi, à la veille d'un scrutin dont l'issue repose sur les indécis. /Photo prise le 5 mai 2010/REUTERS - -

par Kylie MacLellan LONDRES - Le Parti travailliste, au pouvoir en Grande-Bretagne depuis treize ans, comble une partie de son retard sur les...

par Kylie MacLellan

LONDRES (Reuters) - Le Parti travailliste, au pouvoir en Grande-Bretagne depuis treize ans, comble une partie de son retard sur les conservateurs dans un sondage publié mercredi, à la veille d'un scrutin dont l'issue repose sur les indécis.

Pour emporter l'adhésion de ces indécis, qui selon les enquêtes d'opinion représentent un tiers de l'électorat, David Cameron, chef de file des Tories, a mené campagne toute la nuit.

"Il s'agit de l'élection la plus importante de la génération et je n'ai pas voulu perdre une heure du dernier jour pour tenter de persuader les gens de la nécessité du changement", a-t-il déclaré sur l'antenne de GMTV.

Le Premier ministre sortant s'est rendu, lui, mercredi à la première heure sur un marché du nord de l'Angleterre.

"Je me bats pour la victoire. Je suis un battant et je ne renonce pas", a par la suite affirmé Gordon Brown, cité par la BBC.

Selon un sondage de l'Institut Yougov publié par le Sun, la cote du Parti conservateur reste inchangée à 35% tandis que celle du Labour remonte à 30%. Les Libéraux-démocrates, propulsés à la deuxième place des intentions de vote après la prestation de leur chef de file lors du premier débat télévisé, perdent quatre points et retombent à 24%.

Sur la base de ces chiffres, le Parti travailliste pourrait rester la première force politique en nombre de sièges, du fait du scrutin majoritaire uninominal à un tour et du découpage électoral. Il n'atteindrait toutefois pas la majorité absolue.

Dans l'enquête réalisée par ComRes pour l'Independent, l'avance des Tories sur le Labour reste de huit points de pourcentage, ce qui placerait les hommes de David Cameron en position de force à la Chambre des Communes, mais toujours sans majorité absolue.

"REMETTRE LA GRANDE-BRETAGNE SUR LES RAILS"

Les deux derniers sondages prédisent donc un "hung parliament" - une assemblée dans laquelle aucun parti ne dispose d'une majorité d'élus -, dans lequel les "Lib-Dems" joueraient le rôle d'arbitres.

Le mouvement centriste, ont répété mercredi deux de ses membres, est prêt à composer avec le parti le mieux représenté au Parlement, à condition que celui-ci n'arrive pas en troisième position en nombre de suffrages.

"Nous sommes d'accord pour négocier avec d'autres partis, suivant la manière dont les gens vont voter", a ainsi déclaré Vince Cable, qui suit les Finances dans la campagne Lib-Dem, au micro de la BBC.

Le Democratic Unionist Party (DUP) d'Irlande du Nord, auquel neuf sièges au moins semblent promis, s'est quant à lui dit prêt à siéger dans une coalition emmenée par les conservateurs, s'ils n'atteignent pas la majorité, rapporte le Daily Telegraph.

Pour prix de son soutien, le DUP aurait demandé que l'Ulster soit épargnée par le plan d'austérité que David Cameron entend mettre en oeuvre dès son arrivée aux affaires. Le conservateur Michael Gove, chargé de l'éducation, a toutefois nié l'existence d'un tel accord.

La perspective d'un hung parliament inquiétait jusqu'ici des marchés soucieux de voir la prochaine équipe s'attaquer de façon décisive au déficit budgétaire. Le monde de la finance s'est toutefois fait à cette idée, jugeant que l'absence de majorité ne serait pas forcément une mauvaise chose, à condition qu'un gouvernement soit formé rapidement et son budget adopté.

Quel qu'il soit, ce gouvernement devra en priorité adopter un plan d'assainissement convaincant, a estimé mercredi Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires.

Après le Financial Times la veille, deux quotidiens nationaux ont pris fait et cause mercredi pour les Tories.

Le Daily Express les juge mieux à même de "remettre la Grande-Bretagne sur les rails". Le Daily Mail applaudit, lui, la réduction des dépenses publiques prônée par David Cameron et plaide pour action décisive afin d'écarter le spectre d'un scénario à la grecque.

L'Independent se prononce quant à lui en faveur des libéraux-démocrates, dont il soutient le projet de réforme du code électoral, et appelle ses lecteurs à voter travailliste dans les circonscriptions où le candidat centriste n'a aucune chance.

Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Gilles Trequesser