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L'agenda commercial domine le 6e sommet UE-Amérique Latine

Photo de famille au sixième sommet UE-Amérique Latine, à Madrid. L'Union européenne a conclu un accord de libre-échange avec les pays d'Amérique centrale et en officialisera deux autres mercredi avec la Colombie et le Pérou. /Photo prise le 18 mai 2010/RE

Photo de famille au sixième sommet UE-Amérique Latine, à Madrid. L'Union européenne a conclu un accord de libre-échange avec les pays d'Amérique centrale et en officialisera deux autres mercredi avec la Colombie et le Pérou. /Photo prise le 18 mai 2010/RE - -

par Julien Toyer et Yann Le Guernigou MADRID - Après avoir relancé lundi les négociations avec le Mercosur, l'Union européenne a conclu mardi un...

par Julien Toyer et Yann Le Guernigou

MADRID (Reuters) - Après avoir relancé lundi les négociations avec le Mercosur, l'Union européenne a conclu mardi un accord de libre-échange avec les pays d'Amérique centrale avant d'en officialiser deux autres mercredi avec la Colombie et le Pérou.

Le sixième sommet UE-Amérique Latine a en outre été l'occasion pour la soixantaine de chefs d'Etat et de gouvernement des deux régions réunis mardi à Madrid de resserrer les liens politiques, en particulier sur les questions liées à la crise économique et à la lutte contre le changement climatique.

L'accord commercial obtenu avec le bloc constitué par le Panama, le Guatemala, le Costa Rica, le Salvador, le Honduras et le Nicaragua est le premier à caractère multilatéral conclu par l'Union européenne.

Il offrira aux exportateurs de produits agricoles de ces pays un plus grand accès au marché européen en contrepartie d'une libéralisation des échanges de véhicules, de machines, de produits chimiques ou de services environnementaux qui bénéficiera aux entreprises de l'UE.

"Cet accord est bon pour les deux régions (...) Des liens plus forts en matière de commerce et d'investissements sont exactement ce dont nous avons besoin actuellement pour soutenir nos économies et renforcer notre développement", a déclaré le commissaire européen au Commerce, Karel de Gucht.

L'Union européenne, qui bénéficie déjà de tels accords avec le Mexique et le Chili, en paraphera deux autres avec le Pérou et la Colombie mercredi, qui viseront eux aussi à favoriser les exportations agricoles côté latino-américain et celles de biens manufacturés et de services côté européen.

NÉGOCIATIONS UE-MERCOSUR

Le bloc communautaire espère aussi et surtout désormais avancer dans les négociations avec le Mercosur afin de couvrir pratiquement l'intégralité du continent.

La dimension des pays concernés - Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay - et leur poids sur l'échiquier commercial international rendent cependant les négociations plus sensibles.

Un groupe d'une quinzaine d'Etats, emmenés par la France, ont fait valoir ces derniers jours que les intérêts stratégiques de l'agriculture européenne pourraient être mis en danger par une libéralisation trop forte des échanges.

Réuni avec ses homologues européens lundi à Bruxelles, le ministre français de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a prévenu qu'un tel accord pourrait se traduire par un bond de 70% des importations de boeuf et de 25% des importations de volailles, alors même que le secteur agricole européen est touché de plein fouet par la crise internationale.

En 2004, les négociations en vue de créer une zone de libre-échange de 750 millions de consommateurs avaient déjà été arrêtées à la suite d'un différend lié en grande partie à l'accès des exportateurs du Mercosur aux marchés agricoles en Europe.

AGENDA GLOBAL

A la clôture du sommet le président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, les présidents de la Commission et du Conseil européen et la présidente argentine Christina Fernandez, ont insisté sur la vision commune des deux régions sur les sujets liés à la situation économique internationale, l'agenda du G20, à la lutte contre le changement climatique.

"Nous avons un certain nombre de points de consensus, comme par exemple une analyse commune des causes de la crise (...), la poursuite du processus de régulation financière", a dit le président de l'exécutif communautaire, José Manuel Barroso.

José Luis Zapatero avait auparavant fait valoir que l'Union européenne et l'Amérique latine devaient être des "alliés globaux face aux défis globaux".

"Nous vivons dans une monde de plus en plus globalisé dans lequel la solution à la prospérité se trouve dans l'union des efforts et dans lequel la solution à la croissance et aux politiques sociales est dans la libéralisation et non dans les frontières", a-t-il dit.

"Aujourd'hui, nous nous reconnaissons comme partenaires sur les grands dossiers de l'agenda global: crise économique, stabilité financière, lutte contre le changement climatique, problèmes énergétiques", a-t-il ajouté.

Parmi les principales décisions de ce sommet figurent la création d'une fondation UE-Amérique Latine ainsi que la mise en marche d'une facilité d'investissement sur le continent latino-américain financée par les Européens.

Édité par Nicole Dupont