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Economie et Social

L'Allemagne à l'heure des hausses de salaires

Le syndicat IG Metall donne généralement le ton des négociations sociales

Le syndicat IG Metall donne généralement le ton des négociations sociales - -

Les négociations salariales ont débuté dans le pays. Après un accord concernant les employés des services publics des Länder signé samedi 9 mars, le puissant syndical IG Metall va annoncer ses revendications, mercredi 13 mars.

C’est une négociation qui donne généralement le "la" pour les autres secteurs en Allemagne. Mercredi 13 mars, le puissant syndicat de la métallurgie, IG Metall, qui compte 2,4 millions d'adhérents, va officiellement soumettre ses revendications de hausses salariales pour 2013 dans le cadre de ses tour de tables avec le patronat. Les partenaires sociaux ont jusqu’au 30 avril pour mener à bien leurs négociations.

Dans les faits, le syndicat a déjà officieusement dévoilé ses exigences, le 4 mars dernier. IG Metall a réclamé ainsi une hausse de 5,5% des salaires pour les 3,7 millions de salariés issus des différents secteurs couverts par le syndicat, métallurgie, automobile, électroménager, semi-conducteurs, électronique…

Le chiffre est certes légèrement moins élevé que les revendications de 2012 (6,5%), mais largement supérieur à l’inflation allemande, de 1,7% en janvier 2013. "Nous avons besoin de croissance à travers la demande", a fait valoir l’un des leaders du syndicat, Armin Schild, cité par Handelsblatt. IG Metall estime qu’une telle hausse peut être financée par le secteur privé, et qu’elle "donnerait de l’élan à la consommation privée".

"Des exigences gonflées par de l'air chaud"

Le patronat de la métallurgie, Gesamtmetall a d'ores et déjà expliqué que la demande d'IG Metall ne rendait pas justice à la situation très contrastée des entreprises du secteur. "Certaines entreprises vont bien, d'autres sont en piètre forme", a déclaré dans un entretien à la presse, Rainer Dulger, président de Gesamtmetall, rejetant "une revendication de 5,5% généralisée".

"J’ai l’impression que leurs exigences sont artificiellement gonflée par de l'air chaud", a-t-il ajouté. Il a également expliqué préférer "sécuriser" les 250.000 emplois créés par les entreprises.

Des revendications revues à la baisse

Les autres syndicats allemands ont des revendications encore plus élevées. Celui de la construction, IG Bau, réclame ainsi 6,6% de hausses de salaires.

Verdi, grand syndicat du secteur public, exigeait pour sa part une augmentation de 6,5% sur un an. Mais samedi 9 mars, ce dernier a annoncé, une simple hausse de 5,6% en deux temps pour les quelques 800.000 employés des services publics des Länder (régions administratives allemandes). La première augmentation, de 2,65%, s'appliquera de façon rétroactive au 1er janvier 2013, la seconde de 2,95% interviendra au 1er janvier 2014.

Mercredi 6 mars, la sidérurgie avait, elle, aussi dû revoir ses exigences à la baisse. Les 75.000 employés que compte le secteur dans les régions de Westphalie, de Basse-Saxe et de Brême, ont dû se contenter d’une augmentation de 3% pour 15 mois quand leurs syndicats demandaient 5%.

Julien Marion avec AFP