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Economie et Social

L'Allemagne adopte le salaire minimum

Des salariés du constructeur BMW en grève, fin 2013, pour réclamer l'extension du salaire minimum à leur branche.

Des salariés du constructeur BMW en grève, fin 2013, pour réclamer l'extension du salaire minimum à leur branche. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le salaire minimum généralisé a été adopté en conseil des ministres ce mercredi 2 avril en Allemagne. Cette mesure concernerait 14% des salariés du pays, surtout des femmes et ex-citoyens de l'Est.

L'Allemagne a adopté un salaire minimum à 8,50 euros brut de l'heure. Après plusieurs mois de négociations entre partenaires sociaux, la mesure a été examinée ce mercredi 2 avril en conseil des ministres.

Elle entrera en vigueur à partir du 1er janvier prochain, dans tout le pays. Les patrons n'ont finalement pas réussi à en limiter la portée comme ils l'auraient voulu. L'instauration d'un smic généralisé devient la mesure la plus emblématique de la grande coalition en Allemagne.

Ce salaire minimum concernera tous les Allemands, exceptés les jeunes de moins de 18 ans qui n'ont pas terminé leur formation, et les chômeurs de longue durée qui reçoivent une aide du pôle emploi allemand (16.000 sur un total de 1,1 million)

Des économies pour l'Etat?

Au total, selon l'institut de recherche économique IFO, de 3,7 à 5 millions de personnes, soit 14% des salariés dans la fourchette haute, devraient ainsi en profiter, en majorité des femmes.

Un quart des futurs bénéficiaires travaillent en ex-Allemagne de l'Est, moins bien payés que ceux de l'Ouest du pays.

Le Smic concernera aussi toutes les branches professionnelles, contrairement à ce que voulait le patronat, qui aurait bien multiplié les exceptions. Mais une quinzaine de secteurs ne le mettront en place qu'en 2017.

Les experts sont divisés sur les conséquences de la mise en place de ce smic. Ses pourfendeurs les plus pessimistes vont jusqu'à prédire la disparition de 900.000 emplois. Ses partisans, eux, anticipent une hausse du pouvoir d'achat, et donc la demande.

Ils croient même que l'Etat pourrait faire des économies, via une baisse des aides publiques qui compensaient jusqu'à présent les trop bas salaires. 11 millions d'euros d'aides de ce type sont versées chaque année à 1,3 million de salariés.

Delphine Liou