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L'Asie-Pacifique au bord de la guerre des monnaies

Les taux de change seront en discussion au sommet du G7

Les taux de change seront en discussion au sommet du G7 - -

La baisse du yen pénalise la région Asie-Pacifique. Pour riposter, la Corée du Sud ou encore l'Australie ont décidé de baisser leur taux directeur.

Coup d'envoi du sommet des ministres des Finances du G7 demain, vendredi 10 mai, à Londres. Au menu des discussions, notamment, la question des taux de change. La bataille fait rage sur le front Asie-Pacifique. Plusieurs banques centrales viennent d'abaisser leur taux directeur.

Le dernier exemple est la Corée du Sud. Objectif : lancer la contre-attaque face au Japon. "La variation du yen est non seulement trop prononcée, mais elle est aussi trop rapide. Elle menace la stabilité du marché", a déclaré ce jeudi 9 mai, du gouverneur de la banque centrale de Corée du Sud.

Un diagnostic sûrement partagé par ses homologues dans la région. En Australie, la banque centrale a, elle aussi, décidé de baisser son taux directeur. Et en Nouvelle-Zélande, elle a pour la première fois indiqué hier, le 8 mai, qu'elle allait prendre des mesures pour faire baisser le dollar néo-zélandais.

La déflation mine le Japon

Il faut dire que toute la région est pénalisée par la baisse du yen qui favorise les exportateurs japonais. A l'origine de ce mouvement, la rupture de politique monétaire insufflée par le nouveau gouverneur de la Banque du Japon.

Son objectif est de s'attaquer à la déflation qui mine le pays. La banque centrale a décidé un plan illimité de rachats d'actifs. Une politique qui a fait baisser le yen de plus de 20% depuis la fin 2012. Inacceptable, selon ses voisins asiatiques, qui estiment que c'est de la dévaluation compétitive.

Le tout nouveau gouvernement japonais a échappé de justesse aux foudres du G20 en février dernier. Mais, les banques centrales de la région ont clairement perdu patience et ont décidé de lancer l'offensive. Le nouveau gouverneur de la Banque du Japon va devoir jouer l'apaisement à Londres pour éviter une véritable guerre des monnaies en Asie.

Alexis Pluyette