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Le Brésil, 7ème économie mondiale, est en récession

C'est la première fois en six ans que le Brésil se retrouve en "récession technique", qui se caractérise par deux trimestres consécutifs de recul du produit intérieur brut (PIB)

C'est la première fois en six ans que le Brésil se retrouve en "récession technique", qui se caractérise par deux trimestres consécutifs de recul du produit intérieur brut (PIB) - Douglas Magno-AFP

La septième puissance économique mondiale est entrée en récession au deuxième trimestre tandis que son inflation frôle les deux chiffres à 9,56%.

C'est la première fois en six ans, depuis le premier trimestre 2009, que le Brésil se retrouve en "récession technique", qui se caractérise par deux trimestres consécutifs de recul du produit intérieur brut (PIB), a indiqué l'Institut brésilien de géographie et de statistiques (IBGE, public).

Selon les prédictions des analystes, cette période de reflux devrait durer au moins deux ans.

Le PIB du Brésil, première économie d'Amérique latine, a baissé de 1,9% au deuxième trimestre, une chute supérieure à celle prévue par les analystes des banques étrangères et brésiliennes. Au premier trimestre, le produit intérieur brut avait reculé de 0,7%, a rappelé l'IBGE.

Cela affecte la confiance des investisseurs, des entrepreneurs et des consommateurs", a déclaré Alex Agostini, économiste chef de l'agence de notation brésilienne Austin Rating. Le tout, a-t-il souligné, "dans une conjoncture politique assez trouble".

Le Brésil face à une hausse de son déficit budgétaire primaire

"Le Brésil est un pays fort, qui va croître et surmonter les difficultés qu'il connaît, qui sont momentanées", a déclaré la présidente Dilma Rousseff, 67 ans, lors de l'inauguration d'un ensemble de logements sociaux dans le nord-est du pays, hier, vendredi 28 août 2015.

Sans faire d'allusion directe à la récession, Dilma Rousseff, toujours très contestée dans son pays, a affirmé que son gouvernement avait pour objectif "d'augmenter l'emploi, de garantir que le pays renoue avec la croissance, de réduire l'inflation qui ronge le revenu du travail et de l'entreprenariat".

Le Brésil a enregistré en juillet un déficit budgétaire primaire de 10 milliards de réais (2,78 milliards de dollars), le plus important depuis qu'il a commencé à être calculé en 2001, a annoncé vendredi la banque centrale. Sur un an, ce déficit (calculé hors service de la dette) représente 0,89% du PIB du pays.

L'inflation frôlant déjà les deux chiffres à 9,56% et le taux directeur de la banque centrale étant à 14,25%, son plus haut niveau en neuf ans. Le chômage grimpe également et le réal, la monnaie nationale, s'est déprécié de 25% depuis le début de l'année.

"Au moins, nous allons mal pour une bonne cause", se console André Perfeito, du consultant Gradual Investimentos à Sao Paulo, avant d'expliquer : "Le Brésil fait un ajustement très fort pour freiner l'inflation, un ajustement à caractère récessif, qui freine la demande".

BFM Business avec AFP