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Brexit : No, again ...

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Les députés britanniques ont pour la 3ème fois rejeté l'accord de retrait de Theresa May, infligeant une nouvelle humiliation à la Première ministre. Le Parlement va donc une nouvelle fois reprendre le contrôle du processus, sans garantie qu’il parvienne à un consensus.

Le sacrifice de Theresa May n'aura servi à rien. La Première ministre a beau avoir mis sa démission dans la balance, la Chambres des Communes a pour la troisième fois refusé d'approuver son plan de sortie de l'Union européenne. Theresa May a exprimé son regret de voir que « la Chambre des Communes a été une nouvelle fois incapable de soutenir un retrait ordonné de l'UE ».

Troisième rejet de l'accord de retrait

Le ralliement de nombreux conservateurs rebelles, comme l’ancien maire de Londres, Boris Johnson, ou Jacob Rees Mogg, le chef de file de l'influent mouvement eurosceptique European Research Group, n'aura pas suffit à voir son accord de retrait approuver.

Mais les alliés nord-irlandais de Theresa May, les unionistes du DUP, dont les 10 voix sont indispensables à la Première ministre pour obtenir une majorité à la Chambre des Communes, ont fait défection et voté une nouvelle fois contre cet accord qui menace selon eux l’intégrité du Royaume-Uni. « Nous ne pouvons être d'accord avec un texte qui pose un risque stratégique à l'union » de l'Irlande du Nord et de la Grande-Bretagne, a déclaré sa cheffe Arlene Foster dans une vidéo publiée sur Twitter.

Le Royaume-Uni a donc désormais jusqu'au 12 avril pour décider s'il sort sans accord de l'UE ou s'il présente une alternative et demande un nouveau report du Brexit afin d'éviter le « No deal », tant redouté des milieux d'affaires. Mais dans ce cas, Londres devra participer aux élections européennes fin mai, un scénario que que Theresa May veut absolument éviter.

Les Communes reprennent la main

L'alternative viendra-t-elle de la Chambre des Communes ? Certes, les députés britanniques ont rejeté mercredi les huit solutions alternatives au plan de Theresa May, mais ils devraient se retrouver lundi pour débattre et se prononcer sur les motions qui ont recueilli le plus de voix, notamment celles proposant le maintien du Royaume-Uni dans l'union douanière ou un deuxième référendum.

En cas de nouvel échec, tout est possible : démission de Theresa May, élections législatives anticipées ... et bien sur une sortie sans accord le 12 avril prochain, qui « reste l’option par défaut » a rappelé ce vendredi le négociateur en chef de l’UE Michel Barnier, qui s'exprimait depuis la Pologne. « Dans tout juste 14 jours », a précisé Theresa May devant la Chambre des Communes.