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Le G20 se penche sur les retombées du nouveau coronavirus

L'UPU estime que l'épidémie du nouveau coronavirus allait entraîner "la suspension de vols qui perturbe les opérations postales".

L'UPU estime que l'épidémie du nouveau coronavirus allait entraîner "la suspension de vols qui perturbe les opérations postales". - Pixabay

Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du G20 ont entamé samedi une réunion de deux jours à Ryad principalement consacrée aux retombées de l'épidémie du nouveau coronavirus sur l'économie.

L'ombre du coronavirus plane sur la réunion des responsables des vingt premières économies organisée en Arabie saoudite, première nation arabe à présider le G20. Une réunion qui vise aussi à avancer vers un consensus sur un système de taxation internationale sur le numérique.

L'impact de l'épidémie pourrait être de courte durée, mais celle-ci survient dans un contexte de "fragilité" de l'économie, avait déclaré vendredi la directrice du FMI, Kristalina Georgieva. Samedi, elle a affirmé que les dernières estimations du FMI prévoyaient un taux de croissance de 5,6% pour la Chine en 2020, en baisse de 0,4 point par rapport aux estimations de janvier. La croissance globale s'établirait à 3,2%, en baisse de 0,1 point. 

D'autres scénarios moins optimistes sont envisagés, a-t-elle déclaré, ajoutant avoir assuré au directeur de la banque centrale chinoise, Yi Gang, soutenir les mesures économiques prises par le pays pour faire face à l'épidémie.

Les conséquences du nouveau coronavirus sur l'économie mondiale, souffrant déjà d'un ralentissement, sont au coeur des discussions, a déclaré le ministre français des Finances, Bruno Le Maire. Le scénario privilégié actuellement est celui d'une chute des activités économiques suivie d'une reprise rapide de l'économie "mais la question reste ouverte", a dit le ministre, évoquant la possibilité d'une baisse de la croissance sans reprise vigoureuse.

Un consensus sur le projet de taxation internationale sur le numérique

Faisant un point sur les discussions de la matinée qui ont tourné autour des projets de taxation internationale sur le numérique, le ministre français a déclaré qu'il y avait un "consensus parmi les membres du G20 sur la nécessité d'avoir un nouveau système (...) pour des raisons d'équité et d'efficacité".

Le consensus concerne aussi le "cadre global" de ce système, a-t-il ajouté, appelant les participants à trouver un "compromis" d'ici la fin 2020, scénario préférable aux multiples "solutions nationales", un point de vue partagé par le secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin. "Dans une économie mondialisée, il est impossible d'avoir des systèmes fiscaux nationaux qui entrent en conflit les uns avec les autres", a déclaré le secrétaire au Trésor à Ryad.

La Grande-Bretagne prévoit d'imposer une taxe sur les géants du numérique, malgré les menaces de représailles américaines. L'Italie et l'Autriche ont introduit leur propre taxe numérique. Les Etats-Unis ont ouvert en décembre une procédure contre la France après la mise en application d'une taxe jugée discriminatoire à l'égard des GAFA, une accusation que Paris conteste.

Ces deux pays ont convenu en janvier de donner à l'Organisation pour la coopération et le développement économiques le temps de trouver un accord mondial d'ici fin 2020.

Le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria a déclaré à Ryad que seule "une réponse coordonnée permettrait d'avancer", soulignant que la réforme du système de taxation en discussion pourrait engendrer jusqu'à 4% de recettes supplémentaires d'impôt sur les bénéfices au niveau mondial soit 100 milliards de dollars par an.

L'Arabie saoudite, qui a succédé au Japon à la tête du G20, accueillera un sommet des dirigeants du groupe les 21 et 22 novembre prochains.

Sandrine Serais avec AFP