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Le gouverneur de la Banque d'Italie mis en examen dans une affaire de corruption

Les autorités italiennes n'accusent toutefois pas Ignazio Visco de corruption.

Les autorités italiennes n'accusent toutefois pas Ignazio Visco de corruption. - Thierry Molasse - AFP

Ignazio Visco a été mis en examen dans le cadre d'une enquête sur la chute et la vente d'une banque italienne, selon des informations rapportées par l'agence Reuters.

Le gouverneur de la banque d'Italie, Ignazio Visco, a été mis en examen dans le cadre d'une enquête sur la chute et la vente de Banca Popolare di Spoleto (BPS), montre un document dont Reuters a pris connaissance. Une porte-parole de la banque centrale a dit n'avoir connaissance d'aucune enquête judiciaire concernant BPS.

Le journal Il Fatto Quotidiano rapporte que Visco et sept autres responsables font l'objet d'une instruction sur des soupçons d'escroquerie et de corruption.

Etre mis en examen en Italie ne vaut en rien présomption de culpabilité et n'implique nullement qu'un acte d'accusation officiel sera prononcé. De surcroît, le parquet n'est pas dans l'obligation d'informer les personnes concernées jusqu'à ce que l'instruction soit terminée.

Un document daté du 11 septembre 2015 et provenant du parquet de Spolète (Ombrie), montre que huit responsables, dont Visco, ont été mis en examen par le magistrat local Gennaro Iannarone.

Contacté par Reuters, Iannarone s'est refusé à tout commentaire. La Banque d'Italie avait demandé à ce que BPS soit placée sous tutelle en raison de graves irrégularités et d'un trou important dans les fonds propres découverts en 2012.

Des actionnaires qui s'estiment floués

Une autre petite banque italienne, Banco di Desio e della Brianza, avait été désignée par la banque centrale pour reprendre BPS, par le biais d'une augmentation de capital réservée. Banca Desio détient actuellement 81,7% du capital de BPS.

L'article d'Il Fatto dit qu'après cette opération, les actionnaires historiques de BPS, qui détenaient 51% du capital, avaient vu leur participation ramenée à 10%. Riziero Angeletti, un avocat représentant une centaine d'actionnaires minoritaires de BPS, a dit à Reuters que la procédure avait vidé BPS de ses actifs.

Il a ajouté que la Banque d'Italie avait refusé une offre plus élevée émanant d'une tierce partie. Il a également déclaré que l'enquête menée par le parquet de Spolète avait été ouverte après une plainte de sa part. Une cour d'appel a jugé l'an dernier que la décision du ministère de l'Economie de placer BPS sous tutelle était injustifiée, estimant qu'il n'aurait pas dû se reposer sur le seul avis de la Banque d'Italie.

J.M. avec Reuters