Le "Made in USA" monte en puissance
La relocalisation n’est pas un épiphénomène mais une tendance en passe de s'installer durablement. Outre-Atlantique, plus d'une entreprise américaine sur deux (54%) songe à relocaliser sa production aux Etats-Unis selon la 3ème édition de l’étude "Made in America" menée par le Boston Consulting Group.
Sur 252 cadres dirigeants américains interrogés, un quart a débuté le processus de relocalisation de leurs usines, une proportion qui a considérablement augmenté en un an. Et ce n’est que le début: d'ici à cinq ans, quasiment la moitié des produits américains seront fabriqués sur le territoire.
Pour implanter de nouvelles usines, les Etats-Unis sont ainsi redevenus la destination la plus choisie (27%) devant la Chine (23%) et le Mexique (24%).
Alors comment expliquer cette évolution?
1. Baisse du coût du travail. D'abord parce que produire aux Etats-Unis est devenu beaucoup plus intéressant. Dans l'industrie, le coût du travail a reculé de 5% entre 2009 et 2013, selon Euler Hermes. Autre facteur d'attractivité: les coûts de l'énergie qui se sont effondrés grâce au gaz de schiste.
2. La proximité. Si les entrepreneurs songent de moins en moins à délocaliser leurs activités à l'étranger, c'est parce qu'ils recherchent la proximité entre le lieu de production et le client final. Une chaîne d'approvisionnement plus courte permet de réduire les coûts de transport, d'être proche de ses clients et de ses fournisseurs. Un point jugé important pour 63% des cadres de l'étude.
3. La qualité de la main d’œuvre. Le savoir-faire de la main d’œuvre américaine entre également en ligne de compte. Les entreprises plébiscitent les compétences des ingénieurs américains dans le secteur technologique. Un critère déterminant quand on sait que toutes les entreprises interrogées disent vouloir augmenter leurs investissements dans les innovations technologiques dans les cinq prochaines années.
4. Contribuer à la reprise. Dernier point important: les entrepreneurs américains croient dans l'économie de leur pays. Beaucoup sont convaincus que cette relocalisation va créer des emplois nets aux Etats-Unis. Un pied de nez aux récentes inquiétudes sur la fragilité de la reprise américaine.