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Le PIB de la Californie vient de dépasser celui de la France

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Tirée par une industrie de la tech en plein boom et bénéficiant d'un taux de change plus favorable, la Californie a dépassé la France en 2015. Le "Golden State" est désormais la 6ème puissance économique mondiale.

Moins peuplée que l'Italie, plus petite que l'Espagne et plus riche que la France. Voilà comment on peut désormais qualifier la Californie. L'état américain de la côte ouest vient -et c'est une première- de dépasser la France en terme de PIB. Selon le département californien de l'économie, l'ensemble des richesses générées par le plus grand état américain s'est élevé à 2.500 milliards de dollars en 2015. Or selon le FMI, le PIB français n'était que de 2.423 milliards de dollars sur la même période. 

"C'est le résultat d'une croissance forte en Californie ainsi que d'une évolution favorable du taux de changes du dollar par rapport aux autres monnaies", explique Irena Asmundson, la chef économiste du California Department of Finance au site de Bloomberg. En 2015, le dollar a ainsi grimpé de 10,8% par rapport à l'euro. Valorisant d'autant le PIB californien par rapport aux États membres de la Zone euro comme la France.

Mais le taux de change n'explique pas tout, loin de là. La Californie est un des états américains qui connaît la plus forte croissance. En 2015, elle s'est établie à 4,1%, soit plus que celle des États-Unis qui n'était que de 2,4%. Elle a surtout été près de quatre fois supérieure à celle de la France (1,1% selon le FMI). Si elle était faisait sécession, la Californie serait ainsi la 6ème puissance économique de la planète par le PIB, juste derrière le Royaume-Uni. 

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Une performance incroyable pour un État qui ne compte que 39 millions de citoyens. Son PIB moyen par habitant atteint 64.100 dollars, soit le 5ème plus haut de la planète derrière le Luxembourg, la Suisse, la Norvège et le Qatar.

Et si le "Golden State" est si prospère, c'est évidemment grâce à la formidable croissance des entreprises technologiques qui y sont installées. Après deux décennies difficiles (les années 80 et 90), la Silicon Valley est redevenue l'épicentre mondial de la high-tech avec des entreprises comme Apple, Facebook, Google ou encore Tesla. L'économie californienne a, en fait, progressé à un rythme éffréné ces dernières années. En 2005, son PIB n'était que de 1.600 milliards de dollars contre 2.200 pour la France.

Vers un "Californiexit"?

La high-tech est depuis devenue une locomotive qui tire l'ensemble de la Californie. En 2015, les créations d'emplois dans l'état ont été les plus élevées du pays. Plus que dans les deux états réunis que sont la Floride et le Texas. 

De quoi donner des velléités d'indépendance aux Californiens. Ainsi dans la Silicon Valley, certains appellent de leur voeu un "Californiexit", un mouvement aujourd'hui minoritaire mais assez actif et militant. À l'instar de Balaji Srinivasan, un start-uper, créateur d'une société spécialisée dans le paiement avec Bitcoin. "Les États-Unis sont devenus le Microsoft des Nations: obsolètes et dépassés, expliquait-il ainsi lors d'une conférence en 2013. Lorsqu'une entreprise se calcifie, on ne la réforme pas, on la quitte pour créer sa propre entreprise. Pourquoi ne pas faire la même chose avec l'Amérique?"

Une association YesCalifornia milite en ce sens depuis des années. Mais alors que dans la plupart des cas les désirs d'indépendance sont fondés sur un repli identitaire, celui des Californiens est à l'opposé. "La diversité est au centre de notre culture et essentielle pour notre économie, peut-on lire sur le site de l'association. Cette diversité explique pourquoi les Californiens sont très différents des autres citoyens américains." 

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco