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Le plus haut gratte-ciel de la City vendu à un magnat chinois

Ce gratte ciel (au milieu sur la photo) est surnommé la râpe à formage

Ce gratte ciel (au milieu sur la photo) est surnommé la râpe à formage - Diego Delso - Wikimedia Commons - CC

Surnommé la râpe à fromage, le Leadenhall Building va être cédé par British Land et Oxford Properties pour 1,15 milliards de livres à l'entrepreneur chinois Cheung Chung Kiu.

Le plus haut gratte-ciel du quartier d'affaires de la City de Londres, surnommé la "Râpe à fromage", va être vendu à une entreprise chinoise pour plus d'un milliard de livres, ont annoncé ce mercredi les vendeurs.

Les firmes immobilières British Land et Oxford Properties ont expliqué dans un communiqué s'être entendues avec le magnat chinois Cheung Chung Kiu, actionnaire majoritaire de CC Land, sur un prix de vente de 1,15 milliard de livres (1,35 milliard d'euros).

La transaction pourrait être finalisée d'ici à la fin juin et CC Land, une entreprise d'immobilier basée à Hong Kong et active notamment en Chine continentale, a versé un premier acompte de 287,5 millions de livres.

225 mètres de hauteur

Situé au coeur du quartier d'affaires historique de la City, ce gratte-ciel a pour nom officiel "Leadenhall Building" mais est surnommé le "Cheesegrater" (la "Râpe à fromage") du fait de sa forme caractéristique.

L'immeuble culmine à près de 225 mètres de hauteur et abrite plus de 56.000 mètres carrés de bureaux répartis sur 46 étages. Il mesure donc 85 mètres de moins que the Shard, la plus haute tour de Londres. Débutée au début 2011, sa construction s'est achevée à l'été 2014. Le "Cheesegrater" est occupé à 100% et le niveau de ses loyers annuels a atteint des records, au-delà du seuil symbolique des 100 livres au pied carré, soit 1.256 euros du mètre carré.

Les professionnels de l'immobilier ont fait part de leur inquiétude pour l'activité du secteur au Royaume-Uni lorsque les Britanniques ont voté pour sortir de l'UE le 23 juin dernier, mais les prix n'ont pas baissé depuis, même si les analystes prévoient dans l'ensemble un apaisement des hausses constatées ces dernières années.

L'effet de la baisse de la livre

À Londres, les transactions sont dopées par l'empressement de riches acheteurs étrangers, attirés par la dépréciation de la livre ces derniers mois qui rend les prix de la pierre moins onéreux en monnaie étrangère.

La livre sterling a ainsi perdu environ 14% de sa valeur face au yuan chinois depuis le référendum, ce qui renforce d'autant le pouvoir d'achat des investisseurs de l'Empire du milieu. Il y a quelques semaines, CC Land avait acquis déjà pour 290 millions de livres (340 millions d'euros) un vaste ensemble de bureaux dans le quartier londonien de Paddington.

Hormis les Chinois, les investisseurs russes ont un intérêt de longue date pour l'immobilier londonien. Ces dernières années, le Qatar est monté aussi en puissance dans la propriété foncière de la capitale britannique, avec l'acquisition de l'immeuble ultra-moderne du Shard, de pans du quartier de luxe de Mayfair ainsi que du nouveau quartier d'affaires de Canary Wharf dans l'est de Londres.

J.M. avec AFP