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Le président argentin empêtré dans un scandale financier

Mauricio Macri est vivement critiqué pour un accord passé entre l'État argentin et l'entreprise de son père.

Mauricio Macri est vivement critiqué pour un accord passé entre l'État argentin et l'entreprise de son père. - Emiliano Lasalvia - AFP

Mauricio Macri est actuellement au cœur d’une polémique, au sujet d’un accord de renégociation de dette entre l’État et l’entreprise de son père.

Un accord entre le gouvernement argentin et le groupe appartenant au père du président Mauricio Macri, pour renégocier une dette de plusieurs millions de dollars, faisait scandale vendredi dans ce pays déjà ébranlé par des affaires de corruption.

Cet accord conclu après l'arrivée de Mauricio Macri au pouvoir fin 2015 est "inadmissible", "ruineux" pour l'État et "revient à une annulation" de la dette, a estimé jeudi la procureure Gabriela Boquin chargée du dossier qui fait l'objet d'un recours en justice.

Socma, le groupe de Franco Macri, un milliardaire italien ayant fait fortune en Argentine, avait racheté la Poste argentine en 1997, lors de sa privatisation. Elle a fait faillite en 2002 avant d'être renationalisée.

La dette de la Poste s'élevait en 2001 à 296 millions de pesos, à une époque où la monnaie argentine était à parité avec le dollar. Depuis, le litige entre l'État argentin et la famille Macri n'avait pas été soldé.

Les époux Kirchner, au pouvoir de 2003 à 2015, ont rejeté plusieurs propositions du groupe privé, sur fond d'inflation galopante et de forte dévaluation du peso.

Macri père et fils déjà cités dans les Panama Papers

La polémique porte sur le montant de la dette, 15 ans après les faits, au terme d'un accord scellé en juin 2016 entre le ministère des Communications et le groupe de Franco Macri, dont le fils Mauricio Macri est arrivé au pouvoir en décembre 2015.

L'accord permet une renégociation de cette dette, échelonnée sur 15 ans, jusqu'en 2033, avec un intérêt de 7% annuel. Cela représenterait donc une décote de la quasi-totalité de la dette, si l'on réajuste son montant en fonction de l'inflation cumulée depuis 2001, soit 700%, dénoncent ses détracteurs.

La polémique a surgi après un décret présidentiel de fin 2016 prévoyant une amnistie fiscale dans certaines conditions, jugées par l'opposition favorables au père du président argentin.

Les noms de Franco et Mauricio Macri sont apparus dans le scandale des Panama Papers comme dirigeants de sociétés enregistrées dans des paradis fiscaux, aux Bahamas et à Panama.

L'ex-présidente argentine Cristina Kirchner, elle, a été inculpée fin décembre dans une enquête sur des marchés publics truqués, tandis qu'un homme d'affaires proche d'elle est en prison et un ancien ministre a été pincé en train de dissimuler neuf millions de dollars en liquide dans un couvent.

Y.D. avec AFP