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"Le problème Sylvie Goulard est massif", juge Jean-Louis Bourlanges (Modem)

Invité sur le plateau de Good Morning Business, le député et vice-président de la commission des affaires européennes attend des réponses claires de la part de la candidate à la Commission européenne.

La pression s'accentue sur les épaules de Sylvie Goulard (LaREM), la candidate française à la Commission européenne. Les eurodéputés lui ont demandé vendredi si "oui ou non", elle démissionnerait en cas de mise en examen dans l'affaire des emplois présumés fictifs du Modem. Elle a jusqu'à mardi soir pour y répondre. Si les réponses sont jugées insatisfaisantes, elle pourrait subir une seconde audition.

Le CV de l'ancienne députée européenne est en effet entaché par les deux enquêtes dont elle fait l'objet -l'une de la justice française, l'autre de l'Office européen de lutte antifraude (Olaf)- dans l'affaire des emplois présumés fictifs des assistants des eurodéputés du parti MoDem (centre), parti dont elle était membre jusqu'en 2017.

Elle a aussi été plusieurs fois interrogée sur son travail de "consultante", moyennant "plus de 10.000 euros" mensuels selon sa déclaration d'intérêt pour un groupe de réflexion américain, l'institut Berggruen, d'octobre 2013 à janvier 2016, alors même qu'elle était eurodéputée.

"On est dans une situation qui me paraît un peu perdante-perdante"

Une situation intenable aux yeux de Jean-Louis Bourlanges, député Modem et vice-président de la commission des affaires européennes à l’Assemblée nationale. Sur le plateau de Good Morning Business, il étrille son ancienne collègue: "le problème Goulard est massif".

"J'ai du mal à comprendre comment des parlementaires pourront voter pour elle si elle ne fournit pas une explication satisfaisante, précise et complète sur le fait qu'elle a reçu 330.000 euros d'un magnat de la finance internationale sans que jusque à présent on ait vu la moindre contrepartie en terme de travail. Je ne lui lance pas la pierre mais je dis il y a là un blanc qui doit être comblé. On ne reçoit pas, quand on est un responsable politique, un député, on ne reçoit pas 330.000 euros de la part d'un titulaire d'un fonds vautour..."

Et d'afficher son étonnement: "moi je ne savais pas et je dois dire je suis un peu tombé de ma chaise. Non seulement je ne savais pas mais quand les chiffres sont sortis, j'ai pensé que c'était une fois une année (...) et pas du tout. Je dis que c'est inexplicable".

Le député a également quelques reproches à faire au Parlement européen: "ce qui me gêne un peu dans l'attitude du Parlement européen, c'est qu'il pose des questions en termes extrêmement durs à l'égard de Mme Goulard ce qui veut dire qu'on est dans deux hypothèses: une hypothèse où ils obtiennent sa tête et là c'est une grande crise (...) pour Emmanuel Macron. Soit elle passe à travers cela et finalement ils lui donnent son agrément, je connais assez bien le Parlement pour savoir qu'il se défoule un peu en ce moment, et alors là c'est le Parlement européen qui se ridiculise. Donc on est dans une situation qui me paraît un peu perdante-perdante".

Olivier Chicheportiche