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Le rouble n'en finit pas de dégringoler

La monnaie russe, le rouble, a chuté de plus de 20% ce mardi.

La monnaie russe, le rouble, a chuté de plus de 20% ce mardi. - Alejandro Lagrange - Flickr - CC

La monnaie russe a chuté de plus de 20% ce mardi, en dépit des mesures agressives de la Banque centrale du pays. Les conséquences concrètes sur la consommation se font déjà sentir, et devraient empirer.

Les sanctions des Occidentaux envers la Russie ont atteint leur but. Le cours du pétrole, une des principales ressources russes, atteint des profondeurs, et surtout, le rouble dégringole sur les marchés des changes.

La devise russe se fait massacrer ce 16 décembre, en chute de plus de 20%. La veille, la monnaie russe avait déjà perdu 9,5%, un krach sans précédent depuis la crise financière de 1998. Le rouble a perdu près de 60% de sa valeur face au dollar depuis le début de l'année.

La Banque centrale russe a pourtant sorti l'artillerie lourde cette nuit, en relevant de 650 points de base son taux directeur à 17%. Quelques heures durant, l'institution russe a cru que son acte d'autorité monétaire suffirait. Mais le choc n'a pas eu les effets escomptés. Les attaques contre le rouble atteignent une telle ampleur que l'institution en est déjà à promettre de nouvelles mesures.

Des prix en hausse de 10%

Pour les ménages, les conséquences de l'affaiblissement de la monnaie nationale sont déjà très concrètes. La hausse des prix approche 10% sur un an et promet de s'envoler encore. Les autorités ont vu ces derniers jours réapparaître les étiquettes en devises étrangères dans certains magasins, fréquentes dans les années 1990.

A la télévision, la gouverneure de la Banque centrale, Elvira Nabiullina, a indiqué qu'il allait falloir commencer à réfléchir autrement. "Nous devons apprendre à vivre dans une nouvelle réalité, à se concentrer sur nos propres ressources."

S'il faut préserver les réserves de changes russes, la seule issue plausible est d'instaurer le contrôle des mouvements de capitaux. Une éventualité à laquelle le président Vladimir Poutine est hostile. Les responsables publics russes craignent en effet qu'une telle mesure ne ruine la crédibilité de Moscou sur les marchés.

Il va pourtant falloir agir: ces réserves de devises étrangères, qui constituent un matelas de sécurité pour le pays, a déjà diminué de près de 20% en un an. Il est d'autant plus indispensable de le maintenir à flot qu'en 2015, les grandes entreprises russes vont devoir rembourser à l'étranger quelque 130 milliards de dollars. Des groupes pétroliers ou bancaires isolés des marchés de capitaux internationaux, qui se tournent du coup vers l'Etat pour être approvisionnés en dollars.

Benaouda Abdeddaïm et BFMBusiness.com