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Grèce: l'échec du FMI dû à une mauvaise gouvernance?

Le FMI a recconu des échecs dans son plan de sauvetage pour la Grèce.

Le FMI a recconu des échecs dans son plan de sauvetage pour la Grèce. - -

Le FMI a reconnu ses erreurs dans la gestion de la crise grecque. L’institution explique avoir réalisé des prévisions trop optimistes et avoir connu un problème de gestion.

Le Fonds monétaire international (FMI) a présenté de surprenantes excuses, mercredi 5 juin, sur sa gestion de la crise grecque. Dans un document interne qui a filtré, l’institution parle "d'échecs notables", à la fois sur le choix de l'austérité et sur le rôle des équipes chargées de la mettre en oeuvre.

Des prévisions trop optimistes

Premier facteur d’échec, les chiffrages. Le FMI admet avoir été bien trop optimiste sur les chances de la Grèce de revenir à la croissance en 2012, compte tenu des efforts d'austérité demandés. C'était quand même ce qu'avait prévu le FMI à l'origine, avec même une amélioration sur le front de l'emploi.

Deuxième facteur d’échec, la méthode. Le plan de sauvetage est, de l'aveu même de l'institution, intervenu bien trop tard. Le FMI admet qu'une restructuration totale de la dette grecque aurait dû intervenir bien avant. Mais cela n'a pas été possible, car il a d'abord fallu négocier point par point avec l'ensemble des pays de la zone euro, avant même la Grèce.

"Un problème de gouvernance globale"

Mauvaise organisation, pas de division claire du travail, et surtout un manque de compétence, voilà les autres problèmes soulevés par le FMI. Les experts choisis pour travailler sur le dossier manquaient d'expérience sur ce genre de programme d'aide, vu la taille des contreparties demandées, la complexité des mécanismes qui ont été mis en place et l'enjeu monstrueux du plan.

Pour Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis Asset Managment, interviewé dans l’émission Good Morning Business, ce jeudi 6 mai, "cela pose un vrai problème de gouvernance globale (…) la question du mode de régulation, de la façon dont les décisions sont prises, sous-tendus par quels éléments de politique, et pas simplement d’économie, doit être posée".

"C’est quelque chose d’hallucinant. (…) Ce que l’on apprend, c’est que le FMI l’a fait de manière quasi-intentionnelle. Il y avait quatre critères qui devaient être remplis pour avoir ce type d’aide, et la Grèce en a raté trois sur quatre. Malgré cela, l’aide a été donnée à la Grèce", a-t-il expliqué sur BFMBusiness.

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Antoine Larigauderie & BFMBusiness.com