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Les créations d'emplois restent solides aux Etats-Unis

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- - ANDRE DURAND / AFP

L'économie américaine a créé 136.000 emplois en septembre, c'est un peu moins que le consensus. Le chômage est au plus bas depuis fin 1969.

Le marché du travail américain est resté dynamique en septembre avec la création de 136.000 emplois non-agricoles. C'est en-dessous du consensus qui tablait sur 145.000 créations, reste que le taux de chômage de la première économie mondiale atteint un plus bas de 50 ans à 3,5%.

Il faut dire que le chiffre d'août des créations a été fortement revu à la hausse: 168.000 au lieu des 130.000 initialement annoncés.

Si le chiffre de septembre est inférieur à la moyenne de 161.000 enregistrée depuis le début de l'année, il dépasse toujours les quelques 100.000 postes
par mois nécessaires pour absorber la croissance de la population en âge de travailler.

Le secteur de la santé est celui qui a recruté le plus (+39.000), suivi du secteur des services aux professionnels (+34.000) et des emplois publics (+22.000).

Le salaire horaire moyen est lui resté quasiment stable à 28,09 dollars contre 28,10 dollars le mois précédent. 

Ce rapport de septembre était très attendu car il s'agit du dernier avant la réunion de la Banque centrale américaine des 29 et 30 octobre qui doit décider d'abaisser ou de maintenir les taux d'intérêt.

De quoi encore diviser le comité monétaire de la Fed

Ces derniers mois, le président de la Fed Jerome Powell a relevé que le marché de l'emploi et la consommation des ménages étaient les deux points forts de l'économie américaine.

Et alors que la guerre commerciale menée par l'administration Trump contre la Chine commence à affecter l'économie américaine, le maintien d'un marché de l'emploi solide permet d'immuniser en partie l'économie américaine contre un retournement de la conjoncture.

A Wall Street, on s'attend à une nouvelle baisse des taux pour la troisième fois cette année alors que la croissance économique a ralenti: +2% au deuxième trimestre après 3,1% au premier trimestre. Mais ce rapport solide devrait diviser un peu plus le comité monétaire de la Fed, certains membres estimant que la solidité de l'économie américaine ne justifie pas une nouvelle baisse des taux.

"Globalement, ces données offrent quelque chose pour tout le monde", estime pour sa part Ian Shepherdson, économiste en chef de Pantheon Macroeconomics. "Les investisseurs optimistes pourront se référer au taux de chômage, les pessimistes mettront en avant le salaire horaire moyen (qui a quasiment stagné) et les indécis se tourneront vers le nombre décent de créations d'emplois."

"On peut parler de rapport 'Boucles d'or': il n'est pas assez bon pour dissuader la Réserve fédérale de baisser les taux fin octobre mais pas assez mauvais pour qu'on soit préoccupé par le marché de l'emploi ou la consommation", ajoute de son côté Shawn Snyder, directeur de la stratégie d'investissement de Citi Personal Wealth Management.

OC avec AFP