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Les députés finlandais appelés à débattre d'une sortie de l'euro

Devant le palais du gouvernement, à Helsinki.

Devant le palais du gouvernement, à Helsinki. - AFP-Antti-Aimo-Koivisto-Lehtikuva

"Une pétition signée par 50.000 citoyens finlandais exige la sortie du pays de la zone euro. Un niveau suffisant pour imposer un débat au parlement."

Voilà une nouvelle illustration de l’euroscepticisme ambiant. En Finlande, les députés vont bientôt devoir débattre de l’éventualité d’un référendum pour que le pays abandonne l’euro. Une pétition lancée par le député européen Paavo Väyrynen, huit fois ministre, vient en effet d’atteindre le seuil de 50.000 signatures pour que l’initiative face l’objet d’un débat.

"Au sein du peuple, il y a un large soutien pour que la Finlande quitte la zone euro", a assuré Paavo Väyrynen ce jeudi. Il appartient à un parti d’eurosceptiques, nommé les Vrai Finlandais, mais n’a toutefois pas le soutien officiel de celui-ci. Ni a fortiori d’aucun autre parti.

31% des Finlandais sont pour

Mais l’éventualité d’un abandon de l’euro semble avoir de plus en plus de défenseurs dans ce pays du nord de l’Europe. D’après un sondage publié en décembre dernier, 31% des citoyens finlandais sont pour, alors qu'ils n'étaient que 19% fin 2011. En l’espace de quatre ans, leur pays s’est peu à peu enfoncé dans une crise économique alimentée par une perte de compétitivité. La Finlande souffre également de sa dépendance vis-à-vis de l’économie russe, visée par des sanctions européennes. Le PIB finlandais reculait de 0,2 % en 2014 et n’a progressé d’à peine 0,3 % en 2015. 

La Suède, voisine de la Finlande, avait refusé d'adopter l'euro, et bénéficie aujourd'hui d'une forte croissance, aidée par le faible niveau de sa monnaie, la couronne. De là à s'y comparer, il n'y a qu'un pas pour certains Finlandais. Favorable à l’austérité, le gouvernement de droite finlandais essaie de son côté depuis son arrivée au pouvoir en mai 2015 d'appliquer les recettes de la "dévaluation interne" (rigueur salariale et budgétaire), sans grand succès jusqu'ici.

Un éventuel "Brexit"

Cette montée de défiance face à l’Union européenne et à sa monnaie se traduit aussi dans d’autres pays membres ces dernières années. Le plus récent exemple étant le débat sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Les Britanniques doivent voter le 23 juin sur le sujet, un tel "Brexit" est une hypothèse tout à fait envisageable.

A.R. avec AFP