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Les groupes étrangers font plus que jamais leur marché en Europe

Le montant des achats d'actifs européens par des étrangers en 2015 n'a jamais atteint un niveau aussi élevé.

Le montant des achats d'actifs européens par des étrangers en 2015 n'a jamais atteint un niveau aussi élevé. - Mal Langsdon - Reuters

Le nombre d'acquisitions de firmes européennes par des groupes étrangers a atteint son plus haut niveau jamais recensé par Reuters en ce début 2015.

Après des années de crise, les actifs du Vieux continent recommencent à intéresser les investisseurs internationaux, et même plus que jamais. Les acquisitions d'entreprises européennes par des groupes extérieurs au continent ont atteint, en ce début 2015, leur niveau le plus haut depuis que Reuters a commencé à compiler ces données.

En un peu plus de deux mois, les entreprises étrangères ont acheté pour un montant total de 73,4 milliards de dollars (69,2 milliards d'euros), soit le montant le plus élevé à ce stade depuis les années 1970.

Les entreprises américaines ont été les plus prolifiques dans le rachat des sociétés européennes. Elles représentent en valeur 38% des transactions effectuées depuis le début 2015 et ont notamment profité de la faiblesse de l'euro, en recul de 12% face au dollar depuis le début de l'année. A 27,9 milliards de dollars, les acquisitions américaines en Europe ont plus que doublé en valeur par rapport à l'an dernier. Une performance d'autant plus notable que l'année dernière était déjà une année riche à ce titre.

Les Américains utilisent leur trésor de guerre offshore

Les grands groupes américains ont multiplié les acquisitions en Europe en utilisant leur trésor de guerre offshore. Ces groupes adeptes de l'optimisation fiscale, logent leurs avoirs en dehors des Etats-Unis pour éviter d'y payer les impôts sur les bénéfices. Ils se retrouvent alors assis sur des montagnes de cash, notamment dans les paradis fiscaux européens, comme Apple dans Iles Vierges britanniques, et d'autres en Irlande ou au Luxembourg, dont ils se servent pour financer leurs acquisitions sur le continent.

Ces achats peuvent en outre leur permettre d'ailleurs de changer leur domiciliation fiscale pour éviter la taxation américaine. C'était notamment l'un des objectifs du laboratoire Pfizer lorsqu'il s'est lancé à l'assaut du britannique AstraZeneca. 

En ce début 2015, les deux principales opérations en Europe ont été menées en Grande-Bretagne. Le conglomérat de Hong Kong Hutchison Whampoa est entré en négociations exclusives en janvier avec l'espagnol Telefonica pour lui racheter O2, sa filiale de téléphonie mobile en Grande-Bretagne pour un montant pouvant atteindre 10,25 milliards de livres (13,55 milliards d'euros).

Le fabricant britannique de cannettes Rexam de son côté a annoncé en février avoir reçu une offre de son concurrent américain Ball Corporation pour un montant d'environ 4,43 milliards de livres (3,88 milliards d'euros). 

N.G. avec Reuters