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Les eurodéputés approuvent la candidature de Thierry Breton comme commissaire européen

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- - ERIC PIERMONT / AFP

Après plusieurs heures d'audition, les eurodéputés se sont prononcés ce jeudi en fin d'après-midi en faveur de l'ex-PDG du groupe Atos. Ils ont validé sa candidature à la Commission européenne.

Les eurodéputés ont validé ce jeudi la candidature de Thierry Breton à la Commission européenne, a appris l'AFP auprès de sources parlementaires. L'ex-patron d'Atos postulait pour un très vaste portefeuille comprenant la politique industrielle, le marché intérieur, le numérique, la défense et l'espace.

Selon ces sources, la candidature de l'ancien PDG d'Atos a été approuvée par le PPE (droite), les libéraux de Renew, le groupe Socialiste et démocrates et les conservateurs d'ECR. La gauche radicale, les écologistes et l'extrême droite, minoritaires, ont eux demandé que des clarifications supplémentaires lui soient réclamées par écrit.

Breton promet de ne pas toucher aux dossiers concernant directement Atos

Dans l'après-midi, le candidat français à la Commission européenne s'était efforcé d'apaiser les craintes des eurodéputés, chargés de valider sa nomination, quant aux risques de conflits d'intérêts entre ses nouvelles responsabilités et ses anciennes fonctions de PDG du groupe Atos.

L'ancien ministre de l'Economie (2005-2007) s'était montré offensif et ferme en promettant d'être "radical" pour éviter des conflits d'intérêts. "Il n'y a qu'une seule solution, être radical. Je dis bien radical", avait expliqué le Français. Il a indiqué son intention de se récuser des sujets qui toucheraient directement Atos comme "des contrats, des relations financières", qu'il n'aurait pas "à connaître". Il ajoute qu'il ne recevra jamais seul un membre d'une entreprise qu'il a dirigée. Si Atos est impliqué dans des questions de concurrence ou de rachat, il promet donc de ne pas intervenir.

De manière plus globale, il a néanmoins exclu de s'éloigner des questions portant sur les secteurs sur lesquels évolue Atos, comme l'intelligence artificielle, la cybsersécurité ou les supercalculateurs. 

Une nomination à la fois redoutée et saluée

Quelques instants après l'annonce de sa nomination, la présidence française a tenu à saluer cette approbation qu'elle a qualifié de "très bonne nouvelle".

De son côté, l'eurodéputé, Stéphane Séjourné, président de la délégation française du groupe "Renew" au Parlement européen a également souhaité féliciter sur Twitter Thierry Breton: "Félicitations à @ThierryBreton dont la candidature vient d’être approuvée par les 2/3 des coordinateurs. Prochaine étape: vote du collège des Commissaires, probablement le 27 novembre", a-t-on pu lire sur le réseau social.

Quant à Thierry Breton, il a dans la foulée déclaré auprès de l'AFP avoir "hâte" de se "mettre au travail pour mettre en oeuvre la vision que j'ai développée devant le Parlement européen".

Et si cette approbation fait figure de petite (voire de grande victoire) pour le clan français au sein de la Commission, c'est bien parce que le mois dernier, la française Sylvie Goulard - pressentie pour occuper cette fonction et premier choix d'Emmanuel Macron pour la Commission - avait été écartée pour des raisons éthiques.

En outre, dans l'après-midi lors des auditions, un certain nombre d'eurodéputés n'avaient pas manqué d'interpeller l'ex-patron d'Atos, arguant que sa nomination générerait un flou. "Votre nomination est un mélange des genres qui crée de la confusion", lui a lancé l'eurodéputée écologiste Marie Toussaint, soulignant qu'il existait un "parfait chevauchement" entre les activités d'Atos et son portefeuille de commissaire.

Le député de la gauche radicale (GUE), Manuel Bompard, a, quant à lui, estimé que Thierry Breton serait incapable de garantir que ses "activités passées n'influeront pas (sur ses) activités à venir".

Une approbation globale encore nécessaire

"Le Parlement doit encore approuver d'ici la fin du mois le collège des commissaires dans son ensemble", a rappelé la présidence française. "Nous espérons que la Commission puisse prendre ses fonctions dès le 1er décembre et mettre en oeuvre le programme ambitieux de (sa présidente élue) Ursula von der Leyen, sur le climat, la protection sociale, la politique industrielle, la politique migratoire notamment", a ajouté l'Elysée. Et de conclure: "Le fait que le Royaume-Uni ne désigne pas de commissaire ne fait pas obstacle au démarrage de la nouvelle Commission".

JCH avec AFP