Les impressionnantes performances du fonds souverain norvégien
Le fonds souverain norvégien, le plus gros au monde, a gagné 298 milliards de couronnes (32,6 milliards d'euros) au premier trimestre, la troisième des meilleures performances trimestrielles de son histoire, a annoncé vendredi la Banque de Norvège.
Nouveau jalon dans l'histoire du fonds alimenté depuis vingt ans par les revenus pétroliers de l'État norvégien: les gains réalisés en deux décennies (3.421 milliards de couronnes) dépassent désormais la somme totale qu'Oslo y a placée (3.375 milliards), a noté la banque centrale dans un communiqué.
À la fin du premier trimestre, le fonds a vu sa valeur atteindre le montant faramineux de 7.867 milliards de couronnes (près de 860 milliards d'euros). Le rendement, de son côté, a atteint 3,8% sur les trois premiers mois de l'année.
Financer l'État-providence
Les performances ont une nouvelle fois été tirées par les actions (64,6% de son portefeuille) qui ont gagné 5,5%. Le fonds est présent au capital de quelque 9.000 entreprises à travers le monde et contrôle l'équivalent de 1,3% de la capitalisation boursière mondiale. Les obligations (32,9% des actifs) et les placements immobiliers (2,5%) ont en revanche affiché des rendements médiocres de respectivement 0,8% et 0,5%.
Dans la continuité de ce qu'il avait fait pour la première fois l'an dernier, le gouvernement a de nouveau au cours du trimestre ponctionné cette énorme cagnotte, à hauteur de 23 milliards de couronnes, pour alimenter son budget.
À cause de la chute du prix des hydrocarbures, Oslo puise désormais plus dans le fonds -dont les gains sont censés contribuer à financer les futures dépenses du généreux État-providence- qu'il ne parvient à y placer. Si le gouvernement est autorisé à utiliser jusqu'à 4% du fonds, soit le rendement moyen attendu, l'équipe de droite au pouvoir a suggéré en février d'abaisser ce plafond à 3% pour éviter que ce bas de laine ne finisse par rétrécir.