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Les marchés émergents pèsent sur les ventes de Renault

Les marchés et devises émergentes auront perturbé le 3ème trimestre de Renault.

Les marchés et devises émergentes auront perturbé le 3ème trimestre de Renault. - LOIC VENANCE / AFP

Même si le groupe arrive à passer les principaux écueils du marché automobile en ce moment, Renault bute sur une tendance complexe sur les émergents, avec un sérieux impact négatif des devises.

Forte dégradation du marché chinois, volatilité du marché européen, nouvelles normes... Renault est parvenu à passer entre les gouttes au troisième trimestre. Mais le groupe n'échappe pas à un phénomène qui pourrait le rattraper en cette fin d'année : la décroissance des marchés émergents.

Avec un recul de 6% au troisième trimestre, les ventes de Renault s'établissent à 11,5 milliards d'euros, sensiblement au-dessous des attentes des analystes, qui tablaient sur plus de 12 milliards. Si l'on exclue la consolidation dans les comptes du russe Avtovaz (Lada), le chiffre d'affaires est de 10 milliards d'euros, en baisse de 8,4% sur un an.

Impact négatif des devises émergentes

Le groupe constate un effet volume négatif, principalement à cause de la mauvaise conjoncture qui règne sur les marchés turc et argentin. Une tendance amplifiée par les impacts négatifs de change avec la livre turque et le peso. Des effets de devises qui handicapent même Renault sur deux marchés pourtant résistants et prometteurs : la Russie et le Brésil. 

Ces deux marchés, promis à une croissance de 10% ou plus cette année, en plein rebond, ne profitent pas à Renault pour le moment, à cause de la dépréciation de leur monnaie, rouble et real qui, avec leur impact négatif, annihilent l'acquis de croissance et les perspectives pour 2018. Des effets de changes eux aussi cités par Daimler dernièrement pour expliquer ses contre-performances actuelles.

Dégradation sur les zones sud et orientales

Autre facteur négatif, l'arrêt de la production en Iran, à cause des menaces de sanctions économiques américaines. Renault a totalement stoppé ses activités dans le pays, dans lequel il a vendu 480.000 véhicules en 2017, et où les perspectives s'annonçaient pourtant porteuses.

Enfin, forte dégradation de la conjoncture sur une grande zone géographique importante pour Renault : l'Afrique/Moyen-Orient/Inde. Les immatriculations y ont chuté de 24,4%, alors que les chiffres de croissance mondiale sont de près de 3%. Une véritable contre-performance pour Renault.

L'Europe et la France en renfort ? 

Quant au marché chinois, qui inquiète l'ensemble des constructeurs mondiaux, peu d'inquiétude chez Renault qui n'y a vendu que 70.000 véhicules l'année dernière. Le groupe y voit avant tout un vrai trou d'air conjoncturel pour l'ensemble de l'industrie et y abaisse ses prévisions de marché pour l'année de +5 à +2% seulement.

Si Renault a lancé un plan stratégique 2022 en grande partie axé sur la croissance à l'international, c'est donc peut-être du côté de l'Europe et de la France en particulier que le groupe pourrait trouver les bases les plus solides du moment. Les ventes de Renault sur le marché français sont attendues en rebond pour les derniers mois de l'année.