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Les marchés secoués par Trump

Donald Trump dans les jardins de la Maison Blanche, le 20 mai 2019

Donald Trump dans les jardins de la Maison Blanche, le 20 mai 2019 - MANDEL NGAN / AFP

Les Bourses chinoises dévissent après la menace du président américain de relever à nouveau les droits de douane sur les importations chinoises

Donald Trump a annoncé dimanche une hausse des droits de douane sur 200 milliards de dollars de produits chinois, un avertissement à Pékin sans équivoque, à quelques jours de la tenue de négociations à Washington présentées comme ultimes avant la signature d'un accord ou la reprise de la guerre commerciale.

Donald Trump a constamment brandi la menace des droits de douane pour contraindre Pékin à accepter les exigences américaines. Pour accroître la pression, il s'est de nouveau dit prêt dimanche à taxer la totalité des exportations chinoises vers les Etats-Unis (539,5 milliards de dollars en 2018) s'il n'obtenait pas d'accord.

« Pendant 10 mois, la Chine a payé des droits de douane aux Etats-Unis à hauteur de 25% sur 50 milliards de dollars de (biens) technologiques, et 10% sur 200 milliards de dollars d'autres biens », a écrit le président américain sur Twitter. « Les 10% vont être relevés à 25% vendredi », a-t-il annoncé « L'accord commercial avec la Chine avance, mais trop lentement, alors que (les Chinois) tentent de renégocier. Non! ».

Pékin reste silencieux

Outre une plus grande ouverture du marché chinois aux produits américains, Donald Trump exige des changements structurels pour mettre fin aux transferts forcés de technologie américaine, au vol de la propriété intellectuelle ou aux subventions aux entreprises publiques.

En réaction à l'annonce du président américain, le gouvernement chinois envisagerait désormais d'annuler les tractations qui devaient reprendre mercredi, affirme le Wall Street Journal (WSJ), citant une source proche des discussions. La décision d'annuler ou de maintenir les négociations dépend du vice-Premier ministre Liu He, selon le WSJ, soulignant que pour l'heure, le principal négociateur chinois se rend à Washington comme prévu. Annuler ces discussions serait toutefois conforme à la stratégie de Pékin de ne pas négocier sous la menace, a observé la source du WSJ. Les responsables chinois avaient en effet l'an passé constamment refusé de discuter avec Washington en ayant « un pistolet sur la tempe ». Signe de l'embarras de Pékin, le régime communiste n'avait pas réagi lundi en milieu de matinée aux propos de Donald Trump, dont les médias officiels ne faisaient pas même état.

Forte réaction boursière

En attendant, les indices chinois ont dévissé lundi matin, les Bourses de Shanghai et de Shenzhen perdant plus de 3% à l'ouverture, puis 5% à mi-séance, tandis que Hong Kong lâchait plus de 2%. La monnaie chinoise, le yuan, perdait 1% face au dollar.

Pour l'heure, l'administration Trump assure que l'économie américaine n'est pas affectée par ce conflit, contrairement à l'économie chinoise qui a enregistré l'an passé sa plus faible croissance en près de trente ans. Dimanche, le président américain a de nouveau affirmé que les tarifs douaniers payés par la Chine contribuaient « partiellement aux formidables résultats économiques » des Etats-Unis, alors qu'au premier trimestre la croissance a grimpé à 3,2% en rythme annuel. Jusqu'à présent, Pékin s'est engagé à acheter davantage de produits américains, notamment du secteur agricole et de l'énergie. Mais l'un des obstacles majeurs à la signature d'un compromis reste le mécanisme de contrôle et de surveillance d'un éventuel accord. Echaudée par des promesses passées non tenues, l'administration Trump a fait savoir qu'elle ne signerait un texte que s'il est assorti de mesures permettant de vérifier que le gouvernement chinois respecte ses engagements, ce que Pékin ne semble pas prêt à accepter