BFM Business
Economie et Social

Les patronats français et allemand veulent réduire les flux de migrants

Les patrons des patrons allemand et français, Ulrich Grillo et Pierre Gattaz.

Les patrons des patrons allemand et français, Ulrich Grillo et Pierre Gattaz. - Eric Piermont - AFP

"Le patron du Medef et son homologue allemand cosignent ce mercredi une tribune dans laquelle ils appellent à "ramener sous contrôle" le flux de migrants. Un virage à 360 degrés par rapport à leurs précédentes prises de position."

Les patrons qui louent les bienfaits de l'immigration pour le dynamisme économique, ce n'est plus d'actualité. Le même Pierre Gattaz qui jugeait en septembre dernier que "les migrants sont un atout pour la France", cosigne ce mercredi avec son homologue allemand Ulrich Grillo, une tribune dans laquelle il réclame une "initiative rapide" au niveau européen pour "ramener sous contrôle" le flux des réfugiés et le réduire "sensiblement".

Le président du Mouvement des entreprises de France (Medef) et son homologue de la Fédération de l'industrie allemande (BDI) estiment, dans cette tribune publiée dans le quotidien allemand Die Welt, qu'aucun État européen ne peut agir seul, et de manière efficace, contre les problèmes posés par la guerre, le terrorisme et la crise des migrants. 

Empêcher "les déçus de tourner le dos à l'UE"

Ils appellent de leurs voeux une initiative franco-allemande "rapide, déterminée et extraordinaire" pour lier la question des réfugiés avec l'approfondissement des relations économiques au sein de l'UE. "Les deux objectifs doivent être atteints, pour renforcer de nouveau la réputation du projet européen et pour persuader tous ceux qui ont pu être déçus et tourner le dos à l'Union européenne", écrivent-ils. Pour cela, les flux de réfugiés "doivent être ramenés sous contrôle et sensiblement réduits", ajoutent-ils.

Les deux appellent ainsi à un accord rapide avec la Turquie, et chaque État membre à prendre ses responsabilités et son quota de migrants. "Les États qui refusent cela ou font cavalier seul, ne peuvent exiger la solidarité de l'Union européenne envers eux", soulignent-ils, dans ce texte publié en allemand.

Le patronat allemand s'est pourtant prononcé à plusieurs reprises ces derniers mois en faveur de l'accueil des réfugiés, perçu comme une chance pour l'économie allemande, confrontée à une crise démographique et qui peine à retenir les travailleurs étrangers. Le patron du Medef Pierre Gattaz avait lui aussi estimé à l'automne que l'accueil des migrants était "une opportunité" pour la France. Les migrants "ont souvent un fort niveau d'éducation, sont la plupart du temps jeunes, formés et n'ont qu'une envie, vivre en paix et pouvoir élever une famille", avait-il déclaré.

N.G. avec AFP