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La police de New York fait la grève des amendes

Le New York Police District proteste contre le maire de la grosse pomme, après les déclarations de ce dernier sur les bavures policières et l'assassinat de deux d'entre eux.

Le New York Police District proteste contre le maire de la grosse pomme, après les déclarations de ce dernier sur les bavures policières et l'assassinat de deux d'entre eux. - Andrew Burton - GETTY IMAGES NORTH AMERICA - AFP

Pour protester contre leur maire, Bill de Blasio, avec qui les relations sont tendues à l'extrême, les policiers new-yorkais ont quasiment cessé de distribuer des contraventions et d'arrêter des individus.

Et si la police new-yorkaise tapait la mairie au portefeuille? Sur fond de tensions raciales et de violences policières depuis plusieurs mois, les relations sont devenues délétères entre les forces de l'ordre de la grosse pomme et le maire, Bill de Blasio. Conséquence, semble-t-il, de ces dissensions: le nombre d'amendes et d'arrestations dans la ville auraient drastiquement chuté en décembre, selon le New York Post.

Le quotidien américain évoque "non pas un ralentissement", mais bien "un arrêt de travail virtuel". Le nombre d'assignations à comparaître et de contraventions distribuées auraient ainsi connu une chute "stupéfiante" de 94%, et celui des arrestations de 66% depuis le 20 décembre.

Les infractions de stationnement chutent de 92%

Toutes les statistiques obtenues par le journal américain, et corroborés par la BBC qui a enquêté sur le même sujet, montrent une chute impressionnante de toutes les activités assurées par le New York Police Department (NYPD): les infractions de stationnement ont dégringolé de 92%, celles de la route de 94%, et les arrestations pour trafic de drogue ont chuté de 84%.

Ces chiffres correspondent à la semaine débutée le 22 décembre 2014, soit deux jours après le meurtre de deux policiers new-yorkais par un jeune noir. Le tireur avait prévenu plus tôt sur les réseaux sociaux qu'il s'apprêtait à venger deux afro-américains tués quelques semaines avant par les forces de l'ordre, alors qu'ils n'étaient pas armés. 

"Du sang sur les mains du maire"

"Il y a du sang sur beaucoup de mains, et il y a du sang sur les marches de la mairie, dans le bureau du maire", avait alors accusé Patrick Lynch, le président du principal syndicat de la police new-yorkaise. Il exprimait l'ire de la police locale provoquée par les déclarations de Bill de Blasio sur les bavures policières. Le maire avait raconté avoir averti son fils métis des dangers encourus en cas d'interaction avec la police. Il avait également imposé aux policiers new-yorkais une formation pour mieux gérer les arrestations.

Cette chute de l'activité policière, qualifiée de "spectaculaire" par le New York Post, était annoncée par les médias américains au lendemain d'une réunion entre le maire de New York et les leaders des cinq grands syndicats de police de la ville pour tenter de renouer le dialogue.

Des sources policières indiquaient en réaction que ce ralentissement du travail était d'abord lié à des questions de sécurité. Elles reconnaissaient toutefois que certains membres de la police menaient cette grève déguisée en signe de protestation envers le maire de New York.

Nina Godart