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Les travailleurs du sexe de Suisse devront suivre une formation

Les prostitués de Genève devront suivre une formation avant d'exercer.

Les prostitués de Genève devront suivre une formation avant d'exercer. - Remy Gabalda - AFP

Genève vient d'adopter une modification de la loi sur la prostitution qui va obliger tous ceux qui vendent leurs charmes à suivre un cours avant de pouvoir travailler. Un cours de prévention et d'information.

Une modification de la loi sur la prostitution a été adoptée jeudi par la Commission concernée en Suisse. Elle devrait être approuvée définitivement sous peu. Désormais, les travailleurs du sexe devront suivre un cours de sensibilisation et de prévention à propos des risques concernant les maladies sexuellement transmissibles, raconte La Tribune de Genève.

"Gratuite et obligatoire, cette sensibilisation portera sur les droits et devoirs des travailleurs et travailleuses du sexe, sur les aspects de santé ainsi que sur la détection des cas de traite des êtres humains", résume Anne-Marie von Arx Vernon, qui a été chargée de rédiger le rapport de la commission.

L'idée de ces changements vient de la Cour des comptes, dont les magistrats s'inquiétaient de la méconnaissance de la profession quant aux MST et IST. Une étude sur la question pointait notamment des lacunes de compréhension des risques liés à la pratique du sexe oral.

Un cours obligatoire pour tous les nouveaux prostitués

Cette formation évoquera par ailleurs le cadre légal de la profession à Genève, et ses aspects administratifs, notamment les questions concernant l'assurance-maladie.

La nouvelle norme obligera donc tous ceux -hommes ou femmes- qui vendent leurs charmes à suivre ce cours pour pouvoir se déclarer auprès de la police, comme le requiert la loi suisse. En revanche, elle ne concerne pas ceux qui sont déjà inscrits sur ses fichiers.

Les cours seront dispensés par des associations en plusieurs langues. La formation durera une heure, et sera suivie d'une demi-heure de questions. Les participants se verront par ailleurs fournir une liste d'adresses où des informations supplémentaires et de l'aide pourront être trouvées.

"L’un des objectifs est de créer un premier lien avec ces personnes, quitte à ce qu’elles contactent par la suite nos associations, a expliqué Roxane Aubry, de SOS Femmes, à La Tribune de Genève. Dans le cas de notre association,

nous voulons aussi les informer sur les aides dont peuvent bénéficier celles qui veulent quitter le métier".

N.G.