L'Espagne va payer cher le sauvetage européen de ses banques
Le sauvetage des banques espagnoles est désormais officiellement lancé. Vendredi 20 juillet, l’eurozone a approuvé le plan d’aide aux établissements bancaires de la péninsule ibérique, lors d’une courte conférence téléphonique. Mais les conséquences vont être lourdes pour Madrid.
Le montant de ce plan pourrait donc atteindre 100 milliards d’euros, le besoin des banques espagnoles n’étant pas encore connu. Celui-ci sera précisé lors de la publication d’un audit à la rentrée. D'ici là, la zone euro a promis de débloquer 30 milliards fin juillet en cas d'urgence.
L'une des premières contraintes pour l'Espagne est que ce plan de sauvetage va peser sur la dette du pays. En effet, le FESF (Fonds européen de stabilité financière), qui doit intervenir dans le cadre de cette aide, ne peut prêter qu’aux Etats. L’Espagne sera donc obligée de garantir les aides apportées aux banques.
En outre, au chapitre des contreparties prévues par le mémorandum, les banques espagnoles vont être soumises à un régime drastique. Elles seront placées sous haute surveillance: des responsables de la Commission européenne pourraient même se déplacer dans chaque établissement pour évaluer leur situation!
L'Espagne toujours sous la pression des marchés
Enfin, le secteur va devoir opérer une importante restructuration. Une "bad bank" va être créée pour isoler les actifs toxiques hérités de la crise immobilière. Selon le gouverneur de la banque d'Espagne, certaines banques trop fragiles pourraient même être démantelées.
En attendant, Madrid continue d’être dans le collimateur des marchés. Les taux d’emprunts de l’Espagne à 10 ans ont encore franchi la barre des 7% ce vendredi. Dans le même temps, l’Ibex, la Bourse madrilène, s’effondrait, chutant de plus de 5,7% à 17 heures.