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L'Europe se divise autour des sanctions économiques sur la Russie

Les ministres des affaires étrangères des Etats-membres vont peiner à trouver un consensus.

Les ministres des affaires étrangères des Etats-membres vont peiner à trouver un consensus. - -

Les ministres européens des affaires étrangères se réunissent, ce mardi 22 juillet, pour évoquer d'éventuelles nouvelles sanctions sur la Russie après le crash du MH17 en Ukraine. Mais les positions divergent entre Etats-membres.

L'Union européenne débat d'un renforcement des sanctions contre la Russie, après le crash d'un avion malaisien dans l'Est de l'Ukraine. Les ministres européens des affaires étrangères sont réunis ce mardi 22 juillet à Bruxelles.

Plusieurs capitales veulent d'ores et déjà déclencher des sanctions économiques lourdes, celles de "phase 3". Autrement dit, instaurer un isolement financier, industriel et technologique.

Le chef de la diplomatie espagnole, par exemple, explique qu'il s'agit de détacher cette accélération des sanctions de l'évolution de l'enquête surplace.

Mais, de toute façon, cette procédure de phase 3 requiert l'unanimité des 28 pays membres. En l'état actuel des positions, cette unanimité ne sera pas obtenue aujourd'hui.

Ne surtout pas répondre aux micros tendus

Avant d'entamer les discussions, il y a eu des déclarations très fermes de la part des ministres britanniques, polonais ou roumains. Pendant que leurs homologues français, grec ou italien ont veillé à ne surtout pas répondre aux micros tendus.

Dans ces conditions, il va s'avérer extrêmement difficile de bâtir un communiqué susceptible d'être pris en compte en Russie et en Ukraine. A moins que l'affaire ne soit renvoyée à un sommet européen extraordinaire.

Moscou aurait alors quelques jours pour se conformer à un certain nombre d'exigences avant de se voir infliger des sanctions de phase 3. C'est la perspective que vient d'avancer le ministre tchèque.

Sans aller à ce stade des sanctions économiques, un arrêt de la fourniture d'armement à la Russie est envisagé. Dans cette perspective, la livraison prévue par la France de deux porte-hélicoptères Mistral à Moscou fait tâche.

Le chef de la diplomatie suédoise a entamé la réunion de ce mardi en déclarant que la livraison d'armes à la Russie est "difficile à défendre". Avec son collègue britannique, ils proposent un embargo.

Une "mistralisation" de la politique européenne

Les partisans de la manière forte visent sans détour à ce sujet la France. La présidente de Lituanie est même allée jusqu'à dénoncer la "mistralisation" de la politique européenne.

Ce néologisme vise le contrat conclu entre la France et la Russie pour la fourniture de deux bâtiments militaires mistral, d'un montant d'1,2 milliard d'euros.

Quoi qu'il advienne, Paris affirme que la livraison du premier, déjà payé, aura bien lieu cet automne. Quand bien même, le Premier ministre britannique se veut la voix de la vertu, en jugeant lundi "impensable" de mener à bien une commande de ce type dans son pays.

En ce qui concerne le second navire, dont la livraison est prévue à la fin 2015, l'Elysée considère que cela va dépendre de l'attitude russe dans le conflit en Ukraine.

Quant a l'Allemagne, jusqu'ici, elle se garde de se mêler ouvertement de la controverse. En tout cas, ni la Grande-Bretagne, ni la France, ni l'Allemagne ne montre de façon convaincante comment son point de vue sur la fourniture d'armes serait en mesure d'infléchir en quoi que ce soit la politique russe en Ukraine.

Benaouda Abdeddaïm