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L'Italie inquiète à nouveau les marchés

Enrico Letta mettra le sort de son gouvernement dans les mains du Parlement italien, mercredi 2 octobre.

Enrico Letta mettra le sort de son gouvernement dans les mains du Parlement italien, mercredi 2 octobre. - -

Un nouveau risque de crise politique menace le pays, après la démission des ministres conservateurs du gouvernement ce week-end. Une situation qui plombe les bourses européennes, ce lundi 30 septembre.

Un parfum de déjà-vu flotte sur les marchés, ce lundi 30 septembre. Les Bourses européennes évoluent en baisse prononcée, le CAC40 cédant plus de 1% en milieu de journée, le Dax de Francfort 0,89%.

Milan est plus fortement touchée (-1,58%), et pour cause: l'une des principales préoccupations des marchés, ce lundi 30 septembre, est la situation politique italienne, comme au printemps dernier.

Samedi, les ministres du PLD (conservateurs), le parti du "Cavaliere" Silvio Berlusconi, ont annoncé leur départ du gouvernement, fragilisant un peu plus la coalition menée par le président démocrate du Conseil Enrico Letta.

L'économie déstabilisée

Une action "qui a pris tout le monde de court", souligne Cyril Regnat, stratégiste obligataire chez Natixis. Selon ce dernier, les ministres du PLD ont pris comme prétexte la hausse de la TVA décrétée par le gouvernement pour démissionner.

Mais le but est surtout d'exercer une pression politique. Le 4 octobre prochain, une commission sénatoriale doit, en effet, se prononcer sur une éventuelle éviction de Silvio Berlusconi du Parlement italien, en écho à sa condamnation pour fraude fiscale. Devant ce camouflet, Enrico Letta a décidé de demander la confiance du Parlement, mercredi 2 octobre. S'il ne l'obtient pas, le président du Conseil démissionnera, ouvrant la voie à de nouvelles élections législatives.

C'est cette incertitude politique que les marchés sanctionnent aujourd'hui. "L'instabilité politique met à mal tout nouvel effort de conciliation budgétaire. C'est un facteur de déstabilisation pour l'économie générale, qui empêche l'Etat de tenir ses engagements", rappelle Cyril Regnat.

Vers une dégradation?

Conséquences pour l'Italie: sa dette connaissait des tensions significatives, ce lundi. Les coûts d'emprunts du pays à 10 ans augmentaient ainsi de 0,09% ce lundi, alors que ceux de la France et de l'Allemagne baissaient.

"Les taux vont vraisemblablement rester à la hausse, on s'oriente vers deux jours assez défavorables", considère Cyril Regnat. Autrement dit, le climat restera tendu jusqu'au vote de confiance de mercredi 2 octobre.

Pour aggraver un peu plus la situation, l'Italie pourrait être sanctionnée par les agences de notations. Le gouvernement transalpin a, vendredi, dû démentir des rumeurs allant dans ce sens. Cyril Regnat estime plausible qu'une des trois grandes agences de notation déclasse le pays si les incertitudes perdurent.

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Julien Marion