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L'Italie obligée de résoudre la crise politique pour sauver son économie

Le risque politique menace d'aggraver la récession italienne

Le risque politique menace d'aggraver la récession italienne - -

Le président Giorgio Napolitano n'exclurait plus de démissionner pour permettre la tenue de nouvelles élections et sortir le pays de l'impasse politique, ce samedi 30 mars. Un impératif pour l'Italie, qui risque de plonger davantage dans la récession.

L'Italie reste toujours empêtrée dans l'impasse politique. Selon l'agence Reuters, qui cite une source proche du dossier, le président italien Gorgio Napolitano, n'exclut plus de démissionner pour permettre la tenue de nouvelles élections législatives.

"L'idée est sur la table parmi beaucoup d'autres", a confié ce responsable. Les précédentes élections, tenues les 24 et 25 février, avaient donné lieu à une percée surprise des candidats anti-austérité et anti-Europe, le comique Beppe Grillo et le conservateur Silvio Berlusconi. Aucune majorité permettant de former un gouvernement ne s'était alors dégagée.

L’Italie fait donc plus que jamais face au risque politique. Or, Rome doit s'efforcer de trouver une solution, si elle ne veut pas fragiliser davantage son économie.

Une menace pour la croissance

Le 8 mars dernier, l'agence de notation Fitch a dégradé la note du pays de A- à BBB+. Elle expliquait que les résultats des élections de février "rendent peu probables la création d’un gouvernement stable dans les prochaines semaines", avant de poursuivre: "un gouvernement faible pourrait être plus lent et moins apte à répondre à des chocs économiques domestiques et externes".

Elle s'inquiétait ainsi des conséquences de cette impasse politique, susceptible d'aggraver davantage la récession économique que connaît le pays. Le PIB de l'Italie a ainsi reculé de 2,2% en 2012. A ce titre, l'OCDE n'a guère été rassurante, dans son rapport intermédiaire, publié jeudi 28 mars. L'institution table sur un recul du PIB italien de 1,6% sur un an, au premier trimestre 2013, puis de 1% au deuxième.

Et Fitch pourrait bien ne pas être la seule agence à sanctionner le pays. Lundi 25 mars, une rumeur comme quoi Moody's dégraderait à son tour l'Italie, avait contribué à faire lourdement chuter les Bourses européennes. Cette agence avait auparavant estimé que le résultat des élections italiennes constituait "un élément négatif" pour l'économie du pays.

Un risque de contagion

Enfin, l'Italie risque de déstabiliser encore plus la zone euro, qui a récemment éprouvé d'énormes difficultés à résoudre la crise Chypriote.

Luis de Guindos, le ministre espagnol des Finances, avait à ce sujet reconnu qu'un risque de contagion de l'Italie vers l'Espagne existait, le 26 février dernier, après le résultat des élections espagnoles.

L'influent président de la banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi s'était ensuite efforcé de rassurer: "On voit que la contagion reste très limitée", avait-t-il estimé, lors de la dernière conférence de la BCE, le 7 mars dernier. "Après une phase initiale, les marchés sont revenus à leur niveau antérieur aux élections italiennes. Ils ont ainsi réagi plus sereinement que les hommes politiques. De plus, l’ajustement budgétaire italien s’est déjà fait et va, a priori, se poursuivre en mode pilotage automatique", avait-il conclu.

Reste à savoir si Mario Draghi sera aussi confiant jeudi prochain, lors de la réunion mensuelle de la BCE pour le mois d'avril.

Julien Marion