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La BCE fait une pause dans ses annonces

Mario Draghi a tenu à salué les efforts entrepris par l'Espagne

Mario Draghi a tenu à salué les efforts entrepris par l'Espagne - -

L’institution européenne n’a pas livré de nouvelles mesures ce jeudi 4 octobre. Elle a maintenu inchangé son taux directeur à 0,75% et n’a pas donné de nouveaux détails sur son programme de rachats de dette sur le marché secondaire.

Après avoir sorti les grands moyens, la Banque centrale européenne (BCE) a choisi de temporiser. Les propos de son président, Mario Draghi, n’ont d’ailleurs pas bouleversé les marchés. Vers 15h30, le CAC 40 poursuivait ainsi sur une légère tendance haussière à +0,13%.

Ce jeudi 4 octobre la Banque centrale européenne a donc maintenu inchangé sa politique de taux. Mario Draghi s’est aussi refusé à donner davantage de détails sur le programme de rachats d’obligations sur le marché secondaire, "OMT" (pour "Outright Monetary transactions"), annoncé le mois dernier. Un programme que la BCE est prête à enclencher à la demande d’un Etat.

Le chef de la BCE a toutefois estimé que la décision de la BCE d’agir en cas de sollicitation d’un Etat "a aidé à soulager les tensions (sur la zone euro) au cours des dernières semaines" car il a réduit l’inquiétude de voir se dessiner des scénarios destructeurs en Europe. Il a rappelé qu’en étant prête à mettre en œuvre ce programme "la BCE agit dans le cadre de son mandat", qui est de veiller à la stabilité des prix de la zone euro.

Il appartient donc aux pays qui en auraient besoin de faire le prochain pas, c'est-à-dire de demander l'aide aux fonds de secours européens et de se soumettre à un programme de réformes, comme l’ont fait la Grèce, l'Irlande et le Portugal. L’Espagne est notamment fortement pressentie comme le futur premier bénéficiaire.

Un bon point adressé à l'Espagne

Le président de la BCE a d’ailleurs, une nouvelle fois, appelé les pays de la zone euro à poursuivre leurs efforts, affirmant qu’il est "primordial que les Etats continuent de mettre en place les mesures nécessaires à la réduction des déséquilibres à la fois structurels et budgétaires"."La BCE ne peut pas remplacer l’action des gouvernements", a-t-il encore rappelé. Il a, au passage, un satisfecit à l’Espagne, jugeant que le pays a fait des "progrès remarquables" et citant notamment les efforts entrepris sur le marché du travail, la consolidation budgétaire ou la restructuration du secteur bancaire.

Mario Draghi est revenu sur la désignation par la Commission européenne de la BCE comme superviseur unique de la zone euro. Il a précisé que les futures équipes de l’institution européenne en charge de cette supervision seront totalement indépendantes de celles s’occupant la politique monétaire de l’union monétaire.

Le titre de l'encadré ici

|||L'inflation sous les 2% en 2013

Outre l’action de la BCE à proprement parler, Mario Draghi a livré les prévisions d’inflation réalisées par son institution. Cette dernière juge que les taux resteront sans doute au-dessus de 2%, tout au long de 2012, mais devraient retomber sous ce niveau dans le courant de l’année prochaine. Certains analystes, comme Alexandre Baradez, Sales Trader chez Saxo banque, perçoivent dans cette analyse, une possible porte ouverte vers une future baisse des taux directeurs.

Julien Marion