L'union économique et monétaire au centre du sommet européen
Une fois n’est pas coutume, la réunion des dirigeants européens, qui se retrouvent à Bruxelles ce jeudi à partir de 17 heures, ne sera pas un "sommet de crise". Il s’agira plus d’un "sommet d’étape", avec pour objectif de réfléchir à l'avenir de l'union économique et monétaire.
Sauf coup de théâtre, aucune décision ne sera prise sur les dossiers chauds du moment, à savoir l’aide à l'Espagne et la crise grecque. Même si de sources européennes, une demande d’aide de Madrid est désormais probable, celle-ci n’interviendra pas avant la semaine prochaine. Et même si François Hollande a déclaré mercredi qu'il fallait "régler définitivement" la question de la Grèce avant la fin de l'année.
La supervision unique des banques fait débat
Il subsistera tout de même un sujet de tension : la supervision unique des banques dans la zone euro. De nombreux désaccords subsistent, tant sur le calendrier que sur la forme. L'Allemagne défend une mise en place pas à pas de ce mécanisme adossé à la BCE, quand Paris pousse à avancer "le plus vite possible".
La mise en place d'un superviseur bancaire est d'autant plus importante que c'est la condition d'une recapitalisation directe des banques par le pare-feu de la zone euro, le MES. Cette possibilité intéresse au plus haut point l'Espagne, qui craint de voir l'aide financière pour ses banques alourdir sa dette publique.
Ce jeudi, le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, présentera son rapport intérimaire assorti de propositions pour approfondir l'Union économique et monétaire. L'idée est d'aboutir à des décisions lors du sommet programmé en décembre.
Les 27 débattront en particulier la proposition de budget central de la zone euro. Londres y voit un argument pour réduire sa part dans le budget pluriannuel de l'UE, qui sera discuté lors d'un autre sommet fin novembre. Berlin souhaite que cette capacité budgétaire reste limitée, tandis que Paris la voudrait plus ambitieuse.