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Les marchés flambent après le plan de crise européen

A la Bourse de Francfort. Les marchés d'actions et l'euro affichent un vif rebond après l'adoption par l'Union européenne et le Fonds monétaire international d'un mécanisme massif de stabilisation visant à enrayer un effet domino de la crise de la dette g

A la Bourse de Francfort. Les marchés d'actions et l'euro affichent un vif rebond après l'adoption par l'Union européenne et le Fonds monétaire international d'un mécanisme massif de stabilisation visant à enrayer un effet domino de la crise de la dette g - -

Les marchés d'actions et l'euro affichent un vif rebond après l'adoption par l'Union européenne et le Fonds monétaire...

par Jeremy Gaunt

LONDRES (Reuters) - Les marchés d'actions et l'euro affichent un vif rebond après l'adoption par l'Union européenne et le Fonds monétaire international d'un mécanisme massif de stabilisation visant à enrayer un effet domino de la crise de la dette grecque.

"Les politiques de la zone euro ont semble-t-il surpris même les observateurs les plus optimistes en présentant un plan de crise sans précédent, rapide et énergique", écrivent les spécialistes du groupe ING à leurs clients. "Cela ne résout pas les problèmes budgétaire fondamentaux mais cela donne aux pays plusieurs années (de répit)."

L'Union européenne a frappé un grand coup pour mettre un terme à la contagion de la crise grecque en mettant en place dans la nuit de dimanche à lundi un plan de stabilisation de 750 milliards d'euros avec le FMI.

Dans le même temps, la Banque centrale européenne a annoncé qu'elle allait acheter de la dette publique et privée de la zone euro afin de contribuer à cet effort international, également endossé par le G7.

Cette intention a tout de suite été mise en action. Une porte-parole de la Banque de France a confirmé que l'institut d'émission avait commencé à acheter des obligations d'Etat de la zone euro et un porte-parole de la Banque de Finlande a déclaré: "Toutes les banques centrales de l'eurosystème vont s'impliquer dans ces achats."

En fin de matinée, les marchés d'actions dans leur ensemble, mesurés par l'indice mondial MSCI, gagnaient 2,6% en matinée. Les Bourse d'Athènes et de Lisbonne prenaient près de 10% et celle de Madrid faisait un bond de 11,9%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 s'adjugeait plus de 5% après avoir perdu plus de 8% la semaine dernière, semaine où les doutes se sont faits tels qu'on a pu craindre une extension de la crise à plusieurs pays européens mais aussi ailleurs dans le monde.

A Paris, le CAC 40 gagnait près de 8%, après avoir perdu plus de 11% la semaine dernière. A Londres et à Francfort, le FTSE 100 et le Dax prenaient plus de 4%.

Les Bourses asiatiques ont aussi terminé en hausse dans l'ensemble et les Bourses américaines sont attendues en rebond à l'ouverture.

L'EURO ET LE PÉTROLE REPARTENT A LA HAUSSE

"L'UE a agi de façon décisive pour étouffer les attaques spéculatives contre l'euro et cela devrait être suffisant pour ramener le calme sur les marchés", estime Klaus Wiener, responsable de l'analyse financière chez Generali Investments.

"Ce qui a été fait est sensé. Un message très fort a ainsi été envoyé au marché: on ne permettra pas à l'euro d'échouer."

La monnaie unique a ainsi fortement remonté par rapport à son point bas de 14 semaines touché la semaine dernière face au dollar. Elle gagnait 1,30% à plus de 1,30 dollar, après être tombée la semaine dernière jusqu'à 1,2510 dollar.

La devise de la zone euro est également bien orientée face au yen, à plus de 121 yens.

Le pétrole, qui lui aussi avait subi des dégagements en raison de craintes relatives à la consommation des pays en crise, est reparti à la hausse. Le contrat sur le brut léger WTI américain gagnait environ 3% pour passer au-dessus de 78 dollars le baril.

Les valeurs bancaires, très affectées la semaine dernière, étaient très recherchées, notamment à Paris où le Crédit agricole gagnait près de 20%. En moyenne, elles gagnaient près de 13% en Europe.

Sur le marché obligataire, les primes exigées par les investisseurs pour acheter des obligations d'Etat des pays autres que l'Allemagne a chuté. Ainsi, l'écart de rendement entre le papier à dix ans grec et allemand a diminué de 600 points de base, pour tomber à 464 points de base contre 1.047 points vendredi à la clôture.

La liquidité dans les obligations grecques s'était asséchée la semaine dernière, avec aucune transaction à certains moments.

Par ailleurs, le coût d'assurance de la dette grecque contre un défaut était lui aussi en recul. Le CDS à cinq ans sur la dette d'Etat grecque a reculé de 657 points de base, contre 915,5 points, selon l'organisme CMA Datavision.

Le coût d'assurance des dettes portugaise, espagnole et italienne a aussi baissé.

Logiquement, la dette allemande, qui avait servi de valeur refuge ces derniers temps, a fait l'objet de prises de bénéfice, les rendements repartant à la hausse. Le rendement du Bund à dix ans est remonté au-dessus de la barre des 3%; le contrat à terme sur les Bunds a à un moment perdu plus de deux points.

De même, l'or a fait l'objet de dégagements. L'or spot chutait sous la barre des 1.190 dollars, contre son plus haut de cinq mois touché vendredi à 1.213,35 dollars, selon les données Reuters.

Danielle Rouquié pour le service français, édité par Dominique Rodriguez