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Pourquoi les marchés ont connu un lundi noir

Le CAC40 a dévissé de 2,89%, ce lundi 23 juillet.

Le CAC40 a dévissé de 2,89%, ce lundi 23 juillet. - -

Les difficultés de l'Espagne et la crise européenne ont  fait très lourdement chuté les Bourses, ce lundi 23 juillet. Comme l'été dernier, aucune place n’est épargnée et les valeurs bancaires sont les plus attaquées. 

L’Histoire serait-elle en train de se répéter? Ce lundi 23 juillet, les Bourses ont chuté vertigineusement, rappelant le fol été 2011. Ainsi le CAC40 a perdu 2,89% et les valeurs du secteur financier (banques et assurances) ont été littéralement broyées. Axa, BNP Paribas et le Crédit Agricole ont ainsi fini en queue de peloton, la banque au logo vert chutant de plus de 5,4%.

Toutes les Bourses européennes ont connu la même tendance, avec des chutes comprises entre 2 et 3% et des valeurs financières en grande difficulté. Même les marchés américains ont ouvert en baisse, gagnés par les inquiétudes européennes. Le Nasdaq chutait de 2% peu après l’ouverture, et le Dow Jones perdait 1,4%.

L'Espagne inquiète les marchés

Comme l’été dernier, c’est bien la crise de la zone euro qui ébranle à nouveau les marchés. "On retrouve les vieux démons de l’été dernier", confirme Jean-François Bay, président de Morningstar France. "Le feu couve encore et la crise en Europe n’est pas terminée", poursuit-t-il. 

L'année dernière, c'est la Grèce qui focalisait les inquiétudes. Cette année, l'Espagne est le nouveau pays en ligne de mire des marchés. Des marchés déjà inquiets de la mauvaise santé de l’Italie et du naufrage grec. "L’Espagne est désormais le maillon faible", note Eric Venet, directeur de gestion en commentant la séance du jour.

L’Etat espagnol a encore vu ses taux d’emprunt flamber ce lundi 23 juillet, Madrid payant désormais 7,37%, un nouveau plus haut, pour emprunter à 10 ans. Le plan de sauvetage aux banques espagnoles voté vendredi ne semble pas avoir rassuré. Les régions espagnoles, fortement endettées, ont appelé l'Etat au secours. Et le pays a annoncé un recul de son PIB pour 2012 à 0,4%.

Les déboires de Madrid accentuent les risques de contagion à l’ensemble des autres économies de la zone euro. Pour preuve, même les pays jugés peu risqués, comme la France et l’Allemagne, ont vu les taux de leur dette à 10 ans grimper, ce lundi. 

Ce qui explique aussi pourquoi le secteur financier est plus particulièrement touché. Car, comme le souligne Isabelle Enos, directeur de la gestion chez B*Capital, filiale de BNP Paribas "les banques ont encore acquis beaucoup de dette d’Etat". Ainsi, elles subissent les craintes renforcées sur les dettes souveraines.

Un salut qui ne pourrait ne provenir que de la BCE

Par ailleurs, Yannick Lopez, directeur de la gestion taux chez OFI Asset Management, explique que les investisseurs sont découragés de l’action des dirigeants européens. "Depuis le début de la crise, les sommet européens ont eu beau se multiplier, il en est ressorti des mesures incomplètes. Par ailleurs, une succession de déclarations, notamment des dirigeants allemands, ont laissé penser qu’il n’y a pas d’union en Europe, ce qui fait reculer les marchés."

Pour Jean-François Bay, président de Morningstar France, le calme ne reviendra que "si la Banque centrale européenne se décide à intervenir sur le marché". Mais son président, Mario Draghi, a exclu cette hypothèse lors de la dernière réunion de l’institution européenne, début juillet.

Julien Marion