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Merkel refuse la création d'un "impôt européen"

Angela Merkel  reste également opposé à une mutualisation de la dette en Europe

Angela Merkel reste également opposé à une mutualisation de la dette en Europe - John Mac Dougall - AFP

La chancelière allemande a développé ce vendredi sa vision européenne et réaffirme son opposition à certains projets notamment l'idée d'une mutualisation des dettes en Europe.

Angela Merkel affiche son soutien au gouvernement français. La chancelière allemande a rencontré le Premier ministre Édouard Philippe ce vendredi. Lors d'une conférence de presse avec le chef du gouvernement tricolore, elle a (re)dit tout le bien qu'elle pensait du successeur du Président français.

"J'estime qu'il est très significatif qu'Emmanuel Macron ait dit durant la campagne électorale quelles réformes il souhaitait et dans quel délai et que de ce fait il dispose d'une légitimité incroyablement forte", a-t-elle ainsi affirmé.

Des règles à transposer

La chancelière a par ailleurs réagi au discours très pro-européen d'Emmanuel Macron, soulignant vouloir, elle aussi, "renforcer la gouvernance de la zone euro". Mais c'est dans une interview à Ouest France à paraître samedi, qu'elle développe véritablement son projet européen, prenant soin de lister les lignes rouges de Berlin, à un peu plus d'une semaine des élections législatives allemandes.

"Des règles phares, par exemple, qui fonctionnent dans certains États membres, pourraient être transposées dans d’autres pays. Cela peut s’appliquer à la législation du travail au même titre qu’à des administrations publiques efficaces, à de bonnes conditions-cadres pour les entrepreneurs ou à la politique de recherche. ", avance-t-elle. Et d'ajouter: "Quand nous serons parvenus à nous entendre sur le fond, nous n’aurons aucun mal à trouver pour cela les structures politiques adéquates".

Pour l'impôt européen, c'est "nein"

Interrogée sur la possibilité d'imaginer des impôts européens qui financeraient un budget européen, elle balaie d'un revers de la main cette possibilité. "Je ne vois pas pour l’instant de projet convaincant d’impôt européen", déclare-t-elle sobrement.

La chancelière allemande exprime par ailleurs son refus d'une mutualisation des dettes européennes, mesure prônée durant la campagne présidentielle française par Benoît Hamon.

"Nous travaillons à une union bancaire et à un fonds monétaire européen afin de pouvoir agir, dans des conditions rigoureuses, dans les situations de crise. Il y a là une différence avec une mutualisation des dettes, chose que nous refusons. Ce principe ne change pas", affirme-t-elle.

J.M.