BFM Business
International

Mettre la main au portefeuille ou s'imposer dans les médias, le recours des candidats atypiques

Invité sur BFM Business, Jean-Eric Branaa, spécialiste des Etats-Unis et maître de conférences à Paris-Assas, évoque l'ingérence de candidats fortunés dans la course à la présidentielle américaine.

Battu de peu dans l'Iowa, le sénateur du Vermont Bernie Sanders est arrivé mardi 11 février en tête de la primaire démocrate du New Hampshire. Un début de course à l'investiture qui semble encourageant pour le sénateur mais qui ne constitue que le début d'un marathon de scrutin, dont la fin est prévue le 3 novembre 2020. Date à laquelle des millions d'électeurs américains se rendront aux urnes pour élire leur futur président.

>>> Téléchargez l’application BFM Business pour ne rien rater de l’actualité économique et financière

Invité dans 12H L'Heure H ce mercredi, Jean-Eric Branaa estime que Bernie Sanders, Elizabeth Warren et Joe Biden apparaissent les plus à même de remporter la primaire démocrate. Pour autant, il rappelle que d'autres candidats moins conventionnels parviennent aujourd'hui à tirer leur épingle du jeu et à, parfois, réussir à se hisser au sommet de l'Etat.

Chacun sa méthode

Le 24 novembre dernier Michael Bloomberg, ancien maire de New York (2002-2013) et PDG de Bloomberg, annonçait sa candidature à la primaire du parti démocrate.

Une nouvelle que quantité d'observateurs voient d'un mauvais œil dans la mesure où ils contestent les sommes colossales dépensées par ce dernier pour couvrir les frais de ses campagnes et réussir à se démarquer.

"Michael Bloomberg est la grosse énigme pour moi", concède le spécialiste des Etats-Unis. "Actuellement, il gagne des pourcentages de sondage avec des chèques. 270 millions déjà de dépensés, c'est gigantesque. Et ça ne va pas s'arrêter-là", déplore Jean-Eric Branaa.

"Est-ce que ça va se transformer en voix? Pour l'instant rien ne le prouve. Donc on va attendre ce 3 mars (date du 'Super Tuesday' ou 15 Etats organisent simultanément leurs scrutins pour l'investiture démocrate – NDLR). "On se dira peut-être 'c'est absolument fabuleux ce qu'a fait Michael Bloomberg'. Ce serait également inquiétant parce que ça voudrait dire que les ultra-milliardaires désormais pourraient acheter leur ticket d'entrée à la Maison-Blanche", poursuit-il.

Concernant Donald Trump, il rappelle que l'actuel président des Etats-Unis n'a pas remporté l'élection à coup de dollars mais en faisant en sorte d'apparaître dans les premières pages des journaux "parce que l'on parlait de lui, à coup de provocations, à coup d'invectives, à coup d'insultes. C'est une autre technique qui l'a fait mettre sur la première place", analyse Jean-Eric Branaa.

J.C-H