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Michel Barnier: "La France doit s'inspirer de l'Allemagne"

Michel Barnier, le Commissaire européen, a critiqué certaines réformes françaises

Michel Barnier, le Commissaire européen, a critiqué certaines réformes françaises - -

Le commissaire européen en charge du marché intérieur était l'invité de BFMTV et RMC ce 24 septembre. Il est revenu sur les conséquences de la victoire d'Angela Merkel en Allemagne et sur les réformes en cours en France.

Quelles conséquences aura la victoire d'Angela Merkel dans les prochains mois? Après Jean-Claude Trichet, l'ancien patron de la BCE, lundi soir sur BFMBusiness, c'était au tour de Michel Barnier de s'exprimer sur le sujet.

Pour l'actuel Commissaire européen en charge du marché intérieur et des services et ancien ministre français, la nouvelle coalition qui va se constituer outre-Rhin n'entraînera pas de changement de la politique allemande en interne comme à l'extérieur.

En revanche, il a déploré que certains en France, visant sans le nommer Arnaud Montebourg, aient réclamé voici quelques mois une "confrontation avec l'Allemagne". Une position difficile à assumer aujourd'hui avec le troisième succès électoral d'Angela Merkel.

Les raisons des succès allemands

Michel Barnier a ensuite détaillé ce qui, selon lui, faisait le succès de l'Allemagne. D'abord "des banques régionales qui soutiennnent les entreprises familiales et régionales". Ensuite la formation professionnelle et l'apprentisssage. " Il faut absolument faire bouger les choses en France dans cette direction". Autre atout: " la culture de la stabilité financière qui fait que l'Allemagne ne s'endette pas à l'extrême", comme la France. Il a rappelé que notre pays avait le taux de prélèvements le plus élevé.

Enfin, Michel Barnier a vanté une nouvelle fois le dialogue social et "la cogestion" outre-Rhin. De ce point de vue, il a salué la réforme du marché du travail initiée par Michel Sapin. La réforme des retraites en revanche ne le ravit pas. "Ce n'est pas la grande réforme qu'on attendait. Il faudra y revenir".

Ne plus revivre d'affaire Dexia

Sortir de l'euro, comme le réclame le Front national? "Ce serait une tragédie pour la France", a ensuite réaffirmé, sans surprise Michel Barnier.

Enfin, il a espéré qu'avant la fin de l'année, l'union bancaire verrait bien le jour. "Ce sera difficile", a-t-il pourtant concédé. "Ce que nous voulons, c'est appliquer les mêmes règles pour les 6.000 banques des 18 pays de la zone euro". Comme par exemple rendre possible des faillites ordonnées de banques. Il a insisté: " je ne veux plus que les contribuables paient en cas de faillite comme celle de Dexia. C'est aux banques de payer pour les banques".

P.C