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Mitsubishi Motors : le sceau de l'Alliance

Marché asiatique, synergies et technologie hybride : les 3 atouts de Mitsubishi pour l'avenir

Marché asiatique, synergies et technologie hybride : les 3 atouts de Mitsubishi pour l'avenir - ERIC PIERMONT / AFP

Dernier entrant de l'alliance Renault-Nissan, Mitsubishi est devenu une pièce maîtresse pour son avenir.

Mitsubishi Motors, qui a annoncé à son tour l'éviction de Carlos Ghosn en tant que président de son directoire, revient sous les projecteurs. Le dernier constructeur entré dans l'Alliance, il y a 2 ans, pourrait bien, au vu de la révolution de palais à prévoir ces prochains mois, regagner du galon et confirmer tout son potentiel.

Dans la galaxie Renault-Nissan, Mitsubishi n'est pas le plus gros constructeur, loin de là. Mais ce n'est pas le plus petit non plus. 1,2 million de voitures produites l'an dernier, c'est le double de ce que produit annuellement Dacia et le triple du russe Avtovaz. Et c'est son entrée au sein de l'Alliance qui a permis à Carlos Ghosn d'atteindre son objectif de plus de 10 millions de véhicules produits annuellement, en faisant le N°1 mondial du secteur.

Reprise en main, retour aux profits

Après des décennies de scandales et de déboires industriels graves, des alliances nouées et dénouées avec Daimler ou PSA, passé plusieurs fois à deux doigts de la faillite, Mitsubishi, sous l'impulsion de son persévèrant PDG Osamu Masuko, a réussi à se redresser notamment en axant sa gamme autour des petites citadines d'un côté, et des 4x4/SUV de l'autre. 

Une rationalisation qui lui a plutôt réussi, avant son rachat et sa prise en mains par l'Alliance Renault-Nissan en 2016, qui a permis en premier lieu un redressement spectaculaire des finances, et même un retour aux profits après des années de pertes.

Marché asiatique et hybridation

Le principal atout de Mitsubishi reste sa part de marché très importante notamment sur le continent asiatique, où il réalise le quart de son chiffre d'affaires, et entend atteindre un record de ventes cette année, avec une progression de 14%. Avec un outil de production important sur le continent, Japon bien sûr, mais aussi Malaisie, Taïwan et Thaïlande, partout des marchés à forte croissance, et où Renault et même Nissan ont bien du mal à percer commercialement.

L'autre atout crucial de Mitsubishi au sein de l'Alliance, c'est sa technologie d'hybridation. Renault-Nissan a adopté une stratégie d'avenir basée sur le Zero Emission, le tout électrique. Mais face notamment aux politiques de plus en plus restrictives vis-à-vis du diesel, l'Alliance a lancé une étape de transition avec des technologies hybrides. Au dernier Mondial de l'Automobile, Renault a annoncé le lancement pour 2019 de versions hybrides rechargeables de 3 de ses best-sellers, Clio, Mégane et Captur.

Accélération des synergies

Et en cela, Renault peut compter sur l'expertise de Mitsubishi, qui dispose d'une solution fiable d'hybridation rechargeable, le PHEV, expérimentée avec succès sur le Outlander, l'un des premiers 4x4 du marché équipé de cette technologie. A terme, elle est en mesure d'équiper l'ensemble des véhicules de l'Alliance. Le Qashqai, SUV vedette de Nissan, en sera équipé lui aussi dès 2020.

Sans compter que Mitsubishi va également participer à plein à la stratégie de partage des plates-formes, l'ingrédient principal de la stratégie industrielle de l'Alliance. De 40% actuellement, elle a pour objectif de passer à horizon 2022 à 70% de sa production fabriquée à partir de plates-formes communes. Mitsubishi sera bien évidemment au centre de ce processus d'accélération.

Une manière de confirmer le statut de premier ordre de Mitsubishi au sein de l'Alliance championne du monde. Et si la balance des pouvoirs au sein de l'ensemble se rééquilibre en faveur du « Clan Japonais », cela ne devrait que profiter à Mitsubishi à l'avenir.