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Moment de vérité pour l'accord de Brexit de Theresa May

La Première ministre britannique Theresa May.

La Première ministre britannique Theresa May. - Daniel Leal-Olivas - AFP

A 17 jours du Brexit, les députés britanniques se prononcent ce mardi sur l'accord de divorce avec l'Union européenne, après les garanties de dernière minute que la Première ministre Theresa May a annoncé avoir décrochées.

C'est le moment de vérité. Les députés vont voter sur l'accord de Brexit de Theresa May. La dirigeante conservatrice s'est d'ailleurs rendue lundi soir à Strasbourg, où siège cette semaine le Parlement européen, pour rencontrer les responsables européens dans une tentative de sauvetage de l'accord de divorce qu'ils avaient conclu fin novembre mais qui avait été rejeté massivement par son parlement il y a deux mois.

Les deux parties ont annoncé des "changements légalement contraignants" à l'accord, avec l'espoir qu'il obtienne l'assentiment des députés britanniques lors du vote programmé mardi soir.

Ces changements concernent le "filet de sécurité" (ou backstop) irlandais, un dispositif de dernier recours qui vise à éviter le retour d'une frontière physique entre les deux Irlande afin de préserver les accords de paix de 1998 et l'intégrité du marché unique européen.

Les "Brexiters" n'en veulent pas, craignant de rester indéfiniment "piégés" dans une union avec l'UE, car il implique un alignement étroit du Royaume-Uni sur les règles commerciales européennes jusqu'à la conclusion d'une meilleure solution.

"Un instrument conjoint avec un poids juridique comparable à l'accord de retrait (sur le Brexit, ndlr) va garantir que l'Union européenne ne puisse pas agir avec l'intention de mettre en oeuvre le filet de sécurité indéfiniment", a déclaré Theresa May, lors d'une conférence de presse avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Le risque d'une sortie sans accord

Jeremy Corbyn, le chef du Labour, premier parti d'opposition britannique, a appelé les élus britanniques à voter contre le texte, estimant qu'il "ne contient rien qui ressemble aux changements promis au parlement par Theresa May".

Si l'accord devait être rejeté, les députés voteront mercredi sur la possibilité de sortir de l'UE sans accord, un scénario redouté par les milieux économiques. De nombreux députés s'élèvent contre, mais certains jugent qu'"une absence d'accord vaut mieux qu'un mauvais accord".

Si cette option est exclue, le Parlement votera à nouveau jeudi sur une proposition de report "limité" du Brexit.

Les 27 devront toutefois donner leur accord à l'unanimité et les dirigeants européens ont prévenu que toute demande en ce sens devrait être dûment justifiée.