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Montebourg: "l'euro n'appartient pas à l'Allemagne"

Arnaud Montebourg a estimé que la monnaie est un outil politique.

Arnaud Montebourg a estimé que la monnaie est un outil politique. - -

Lors d'une intervention au Medef, ce mardi 29 octobre, le ministre du Redressement productif a renouvelé ses attaques contre l'euro et l'austérité. Il a cité un rapport du FMI pour appuyer ses propos.

La croisade d'Arnaud Montebourg contre l'euro fort bat son plein. Lors d'une intervention au Medef, ce mardi 29 octobre, il a d'abord avancé que la monnaie est "un outil mercantile, sous manipulation politique" qui "n'appartient pas aux banquiers centraux".

Puis il a évoqué plus précisément la question de l'euro, la devise européenne s'étant apprécié de presque 9% face au dollar depuis le mois de juillet, pour atteindre actuellement un peu moins de 1,38 dollar.

"L'euro n'appartient pas à l'Allemagne. Il appartient à tous les membres de la zone euro. Et nous en avons une part de propriété et nous avons à dire les choses", a-t-il insisté.

"Le gauchisme du FMI"

Le ministre a cité un rapport récent du Fonds monétaire international (FMI), qui demande une politique monétaire plus souple en zone euro. "Ce qui m'amuse un peu, c'est que même le FMI le dit. Vous voyez un peu le gauchisme très dangereux du FMI", a-t-il ironisé.

Il a également rappelé que le commissaire européen à l'Industrie, Antonio Tajani, lui a apporté son soutien la semaine dernière lors d'une réunion à Bercy, en affirmant que l'euro était "trop élevé" pour permettre aux entreprises européennes d'exporter.

Contre l'austérité

Le ministre du Redressement productif s'en est également pris à la politique d'austérité qui a trait, selon lui, au Vieux Continent.

"L'Union européenne, c'est la dureté monétaire et la dureté budgétaire", s'est indigné le ministre devant le patronat français. "Qui peut dès lors s'étonner que l'Union européenne soit aujourd'hui en situation de récession quand toutes les régions du monde connaissent ou reconnaissent la croissance?", s'est-il interrogé.

Le ministre a conclu son intervention en citant un article récent du prix Nobel d'Economie, Joseph Stiglitz. "Aucune économie n'est jamais revenue à la prospérité avec des mesures d'austérité. C'est une leçon de l'histoire", a-t-il affirmé.

J.M. avec AFP