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Moody's ranime le spectre d'une nouvelle dégradation du triple A américain

La dette américaine pourrait entraîner la perte du triple A, si le Congrès ne trouve pas les bonnes mesures pour enrayer son escalade

La dette américaine pourrait entraîner la perte du triple A, si le Congrès ne trouve pas les bonnes mesures pour enrayer son escalade - -

L’agence de notation américaine a averti, ce mardi 11 septembre, qu’elle pourrait dégrader la note de crédit des Etats-Unis en 2013, si le Congrès ne parvient pas à trouver un accord pour stabiliser puis réduire la dette publique. Une façon de mettre la pression sur les responsables politiques américains.

C’est un carton jaune qui pourrait virer au rouge. Ce mardi 11 septembre, l’agence de notation Moody’s a averti qu’elle pourrait priver les Etats-Unis de leur triple A ("Aaa", selon le système exact de notation de Moody’s) si le Congrès américain ne parvient pas à trouver un accord en 2013 pour réduire le ratio dette publique/PIB du pays.

Dans un communiqué, Moody’s indique ainsi que dans ce dernier cas de figure, la note des Etats-Unis serait "probablement abaissée à Aa1", soit un cran en-dessous du triple A, la meilleure note possible, souvent synonyme de coûts d’emprunts faibles sur les marchés financiers pour un Etat.

A l’inverse, si le Congrès réussit à déboucher sur "des mesures politiques spécifiques entraînant la stabilisation puis la mise sur une pente descendante, à moyen terme, du ratio de la dette fédérale au PIB", les Etats-Unis verront leur triple A maintenu, écrit l’agence. Encore mieux: la perspective du triple A pourra passer de "négative à stable".

Moody’s vient ainsi mettre la pression sur les responsables politiques américains, à seulement quelques jour des élections du 6 novembre prochain. A cette date, les Américains choisiront leur président pour les quatre années à suivre et renouvelleront le Congrès.

Une menace à ne pas prendre à la légère, car Moody’s ne serait que la seconde agence à dégrader le triple A des Etats-Unis. En août 2011, Standard & Poor’s avait déjà privé l’Etat fédéral américain de ce fameux graal, estimant justement que le programme d’assainissement budgétaire prévu par Washington ne permettait pas de stabiliser la dette du pays.

La question serait "de savoir où faire les coupes budgétaires"

Grégori Volokhine, président de Meeschaert Capital à New York, a toutefois relativisé l’importance de cette épée de Damoclès, dans l’émission Intégrale Bourse de BFM Business. Il rappelle ainsi que les Etats-Unis, contrairement à l’Europe, "ont de la croissance" (2% pour 2012, selon les prévisions du FMI) ce qui "aide potentiellement à réduire les déficits".

Quant à l’action du Congrès américain, il observe "qu’il existe une entente entre les deux principaux partis, les Démocrates et les Républicains, pour faire des économies budgétaires". "La question n’est donc pas de faire des coupes mais de savoir où faire ces coupes", conclut-il.

La mise en garde de Moody’s n’a en tout cas pas fait trembler les marchés américains. Vers 16h30, le Dow Jones et le Nasdaq étaient tous les deux légèrement dans le vert.

Julien Marion et AFP